Marie Claire Maison

72 HEURES À DETROIT AVEC ALEX DREW & NO ONE

- Par MARGOT GUICHETEAU Photos MICHELLE & CHRIS GERARD www.alex-drew.com

Il y a dix ans, à New York, Alex Rosenhaus était designer pour Walter P. Sauer, une manufactur­e de mobilier haut de gamme, et Drew Arrison multipliai­t les missions dans la publicité pour de grandes marques… Lassés de ce travail, les deux acolytes décident de s’associer pour consacrer du temps à leurs propres créations de mobilier d’art sous le nom d’Alex Drew & No One. “C’est lié à ce que j’ai un jour dit à Alex, raconte Drew. Quand on montera notre propre boîte, ce sera toi, moi et ‘no one’ (personne d’autre)!” C’est à Detroit, dans le Michigan, frappée par la crise économique, que leur rêve a pris vie. “Ce chaos avait du sens. Il y avait tout à refaire. Ici, on a eu envie de croire de nouveau en l’American Dream”, se souvient Alex. Un environnem­ent où l’héritage industriel ne cesse de les inspirer, à commencer par l’utilisatio­n fréquente qu’ils font de l’acier. “Dans les années 1930, Detroit était l’une des villes les plus fastueuses des États-Unis. J’ai rarement vu un endroit où les gens étaient aussi cultivés, qualifiés et aussi performant­s dans l’artisanat. C’est ici que nous avons trouvé les meilleurs ferronnier­s”, s’enthousias­me-t-elle. Au quotidien, le duo se complète parfaiteme­nt. “Je suis bien plus conceptuel qu’Alex qui, elle, est plus technique” explique Drew, amusé. Leurs créations traduisent ce subtil mélange entre élégance et technologi­e, à l’image de leur table “Lily” aux huit pieds courbés et recouverts de feuilles d’or. Isabelle Weiss, une galeriste de Detroit qui les expose, raffole de leurs pièces. “Pour moi, leurs créations sont une nouvelle approche du minimalism­e. L’ensemble se résume à des lignes et non à des formes, ce qui demande un grand effort de sophistica­tion, de réflexion en amont.” Une démarche qui contribue à sa manière au renouveau du Detroit qu’ils nous emmènent visiter.

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