Marie Claire Maison

LA BORIE, CHÂTEAU ARTY

Des exposition­s et des conférence­s sur l’art, en résonance avec un jardin écologique : Ardi et Harry, qui accueillen­t des artistes en résidence, font souffler sur ce vénérable domaine bâti à la fin du xvie siècle un vent de liberté, façon “green lab”.

- Reportage ANNE DESNOS Texte ISABELLE SOING Photos VINCENT THIBERT

Comme une métaphore de l’art et du jardin “en mouvement”

cher au paysagiste Gilles Clément, le château de La Borie, à 5 km de Limoges, se découvre depuis un chemin de graminées et de miscanthus (roseaux chinois) qui dansent, graciles, au vent. Inspirée de l’idée d’une friche “apprivoisé­e” plutôt que domptée et de “faire le plus possible avec la nature” plutôt que “contre”, cette approche embrasse la philosophi­e d’Ardi Poels, historienn­e de l’art, consultant­e pour des collection­s publiques et privées, et Harry Struijker-Boudier, ancien directeur du laboratoir­e de pharmacolo­gie à l’université de Maastricht, aux Pays-Bas. Propriétai­res du domaine depuis 2017, ils conjuguent dans ses murs et ses jardins leur goût pour l’art contempora­in et l’écologie. Dans le château de style Renaissanc­e tardive transformé en galerie, le couple accueille en résidence des artistes, comme l’Allemand Thomas Grünfeld, dont les oeuvres revisitent le thème du jardin clos médiéval, la mythologie, et interrogen­t le progrès scientifiq­ue et les manipulati­ons génétiques. “Et sur le domaine de 14 ha, le jardin à la française et sa roseraie cohabitent avec un «Jardin en mouvement» et un potager en permacultu­re”, explique Ardi. À une géométrie végétale au cordeau succèdent des chambres de verdure et des parterres “échevelés” où cohabitent bourrache, courge et ortie. Dans ce “laboratoir­e d’observatio­n et d’expériment­ation”, selon Harry, qui invite designers culinaires et artistes paysagiste­s, on suit aussi bien des conférence­s sur l’art contempora­in que des ateliers sur l’usage médicinal et culinaire des plantes sauvages… Une exploratio­n bien imbriquée de l’art et du jardin de demain.

❚❚Château de La Borie, 87110 Solignac. www.laboriefra­nce.com

DANS LA ROSERAIE, PLANTÉE AU XVIIIE SIÈCLE,

S’ÉPANOUISSE­NT LES VARIÉTÉS CHARLES DE MILLS,

HONORINE DE BRABANT…

 ??  ?? À GAUCHE Graminées et nez au vent : le château de La Borie, construit entre 1580 et 1634, se découvre depuis un chemin emblématiq­ue de la biodiversi­té du “Jardin en mouvement”, conceptual­isé par le paysagiste Gilles Clément. À DROITE “Liquid Bones” : une installati­on de Nicolás Lamas, un artiste péruvien installé à Bruxelles,
dans le cadre de son exposition au château, en 2020.
À GAUCHE Graminées et nez au vent : le château de La Borie, construit entre 1580 et 1634, se découvre depuis un chemin emblématiq­ue de la biodiversi­té du “Jardin en mouvement”, conceptual­isé par le paysagiste Gilles Clément. À DROITE “Liquid Bones” : une installati­on de Nicolás Lamas, un artiste péruvien installé à Bruxelles, dans le cadre de son exposition au château, en 2020.
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4 À GAUCHE 1. “Hortus Conclusus” : au mur, un tableau au feutre et à gauche, “Fireplace 1”, une installati­on et un animal
en taxidermie de la série “Misfits” (2016) de Thomas Grünfeld, exposée en 2020. 2. Entrée des artistes ! En passant par la porte du château (datant de 1634 environ), on emprunte un escalier en granit du rocher sur lequel le château a été construit. 3. “Eye Painting”, une oeuvre en résine époxy et yeux de taxidermie de Thomas Grünfeld. 4. “Misfits”, une compositio­n taxidermiq­ue
(canard, marcassin, poule) et, dans la pièce du fond, “5e Station de la Croix” (2014), de Thomas Grünfeld. À DROITE Dédale végétal. On chemine dans les effluves délicats de la roseraie, sous un “toit” d’olivier de Bohême.
3 4 À GAUCHE 1. “Hortus Conclusus” : au mur, un tableau au feutre et à gauche, “Fireplace 1”, une installati­on et un animal en taxidermie de la série “Misfits” (2016) de Thomas Grünfeld, exposée en 2020. 2. Entrée des artistes ! En passant par la porte du château (datant de 1634 environ), on emprunte un escalier en granit du rocher sur lequel le château a été construit. 3. “Eye Painting”, une oeuvre en résine époxy et yeux de taxidermie de Thomas Grünfeld. 4. “Misfits”, une compositio­n taxidermiq­ue (canard, marcassin, poule) et, dans la pièce du fond, “5e Station de la Croix” (2014), de Thomas Grünfeld. À DROITE Dédale végétal. On chemine dans les effluves délicats de la roseraie, sous un “toit” d’olivier de Bohême.
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