Déstresser sa peau grâce à nos 7 astuces infaillibles
Rougeurs, démangeaisons, perte d’élasticité : l’anxiété ne fait pas que peser sur notre mental, elle affecte aussi l’état de notre épiderme, jusqu’au cuir chevelu. Nos conseils d’expert·es et notre sélection des meilleurs soins pour combattre ses effets et retrouver rapidement une peau et des cheveux qui respirent la santé.
Déjà un an que la crise du Covid-19 a commencé en Europe et les sources de stress n’ont cessé de s’accumuler, de la peur de la maladie à celle de perdre son travail, de la souffrance de l’isolement aux sensations d’étouffement pendant les confinements. Or, le stress influe largement sur l’état de l’épiderme. « Non seulement, il provoque des problèmes de peau, mais les problèmes de peau provoquent du stress », avance Alia Ahmed, psychodermatologue*. Un cercle vicieux.
ALLERGIES, PERTE DE COLLAGÈNE
Peau et cerveau sont intimement connectés, ayant une origine embryonnaire commune, l’ectoderme. De nombreux facteurs expliquent que la peau souffre sous l’effet du stress. Parmi lesquels la production de cortisol, une hormone connue pour affecter le système immunitaire de l’épiderme, induire des réactions allergiques, affaiblir sa fonction barrière et son microbiome. « Sous l’influence du cortisol, un phénomène inflammatoire s’enclenche pour défendre la peau. Mais celui-là “brûle” tout sur son passage, provoquant de la sensibilité et des rougeurs, et une accélération du vieillissement cutané », explique Laurent Nogueira, directeur de la communication scientifique Givenchy. La docteure Alia Ahmed complète : « La réponse au stress déploie une augmentation des glucocorticoïdes, qui altèrent la production et la dégradation du collagène, des protéoglycanes et de l’élastine, tous les éléments constitutifs de la peau. On peut constater une perte d’élasticité et de fermeté, mais aussi une peau terne, voire des taches. » En fait, toutes les pathologies cutanées sont surexprimées, notamment l’acné, l’eczéma ou la dermatite atopique.
LES GESTES BARRIÈRES EN CAUSE
Dès 2018, Shiseido s’alliait à l’agence de recherche aérospatiale japonaise (Jaxa) pour observer les effets du confinement sur la peau. « Isolés volontairement pendant quinze jours, les astronautes de Jaxa présentaient des taux de cortisol particulièrement élevés avec, sans surprise, une augmentation des facteurs inflammatoires, de la perte insensible en eau et de la production de sébum, associés à une altération de la fonction barrière et même un ralentissement de la réparation et de la cicatrisation chez les plus stressés », détaille Nathalie Broussard, directrice de la communication scientifique Shiseido. On peut donc imaginer les traces laissées par deux confinements successifs. D’autant que les gestes barrières préconisés pour se protéger de la maladie ont eux aussi des répercussions. « Chez les plus anxieux·ses, le lavage de mains tourne à l’obsession et peut provoquer un eczéma sévère, tandis que le port continu du masque amène son lot de dermatites allergiques et d’éruptions cutanées », confirme la psychodermatologue.
DES DÉGÂTS CAPILLAIRES AUSSI
Le cuir chevelu est constitué de peau. Comme celle du visage, celle du scalp peut devenir plus grasse : « Un excès de sébum permet à certaines levures de proliférer, provoquant parfois des pellicules, des démangeaisons ou étouffant le follicule, ce qui induit un affinement des longueurs », décrit Camille Mas, experte scientifique René Furterer. En prime, le fameux phénomène inflammatoire menace la pousse. « Des études in vivo ont montré que sous le stress, les cheveux poussaient plus fins et plus clairs », confirme Gérard Provot, directeur du département scientifique et technique L’oréal R&I. Si le stress a été très violent, comme lors de la perte d’un·e proche, les cheveux peuvent tomber en masse : c’est l’effluvium télogène. Le Covid-19 aussi peut le provoquer ou induire une alopécie areata, une attaque du système immunitaire qui provoque des chutes sous forme de plaques arrondies. Deux bonnes raisons de consulter tout en tentant de ne pas s’affoler pour ne pas provoquer une nouvelle vague. « Enfin, le stress peut provoquer une douleur au niveau du cuir chevelu, la trichodynie, souvent aggravée en cas de chute », précise Gautier Doat, médecin à la direction médicale de Ducray.
ÉVITER LES GRATTAGES
En plus des effets physiologiques du stress, ce poison nous conduit parfois à nous faire du mal. Nerveux, on se frotte ou se gratte la peau plus souvent, ce qui augmente le niveau de rougeurs et d’irritations d’un tissu déjà sensibilisé. « Gratter le cuir chevelu augmente l’inflammation en flèche. D’une petite démangeaison de départ, on peut constater des flashes rouge vif, voire des blessures », se désole Gérard Provot. Sur le visage, c’est pareil. « Attention à la dermatillomanie, cette pathologie qui consiste à se triturer la peau, un bouton, une croûte, un poil, et peut mener à des catastrophes dermatologiques », achève Nathalie Broussard. Il est temps de jouer la carte de l’apaisement.
(*) thepsychodermatologist.com