Marie Claire

TASHA TILBERG FORTE NATURE

DANS LES 90’S, ELLE S’EST DÉMARQUÉE AVEC SA FORCE ANDROGYNE, SES TATOUAGES ET SON AIR OMBRAGEUX. RENCONTRE AVEC LA TOP DE NOTRE COUVERTURE AUJOURD’HUI MAGNIFIQUE­MENT EN PAIX DANS SA FERME AU CANADA.

- Par Katia Pecnik

Parfois, il faut toute une vie pour accepter son physique. Celui de Tasha, top aux yeux verts transparen­ts, visage de chat et cheveux sombres, est splendide. Donc son défi fut plutôt d’imposer une certaine image qu’elle a façonnée jusqu’à trouver sa vérité. Sa magnifique babyface a fait place dès la fin des années 90 à un look androgyne, tatoué et piercé, inhabituel à l’époque. On la verrait bien dans un bar undergroun­d de sa ville à discuter de stylistes pointus. En réalité cette femme de 36 ans tout sourire, ornée de tatouages, posant dans une banlieue de LA pour le shooting de Marie Claire, est professeur de yoga et écoute le chant des oiseaux dans la forêt. A 14 ans, Tasha vit à Toronto et se voit conseiller par sa soeur aînée, étudiante en mode, de faire du mannequina­t. Elevée par une mère rivée au « National Geographic », elle n’est pas du tout habituée à l’univers de la mode. Mais elle part vivre seule à New York à 15 ans pour les shootings. Les photograph­es s’arrachent Tasha, qui se sent très vite en décalage avec l’image qu’on cherche à lui donner. « Je n’étais pas une adolescent­e girly, mais j’en avais l’apparence. Heureuseme­nt, mon côté renfrogné plaisait aux photograph­es et j’aimais que ma vraie personnali­té d’ado puisse se dégager. Au début j’avais beaucoup de mal à sourire sur les pho- tos. Je souffrais de dépression et je trouvais impossible de faire semblant pendant les shoots. Ça rendait le travail commercial plus difficile. » Toutefois sa cote monte, et à 16 ans, elle se retrouve en couverture du magazine « W ». Elle pose pour Paolo Roversi, fait la campagne de Versace… Tasha est partout. A cette période, alors que sa carrière est phénoménal­e, elle prend une décision inouïe pour son âge. Elle s’achète une ferme, son rêve, près de Toronto et part y vivre avec sa mère. « Quand j’avais besoin de prendre des distances avec le monde de la mode, je m’y retirais et j’ai fini par y vivre. J’ai élevé des moutons, des chevaux, des poulets, des vaches et des ânes. Mes moutons avaient une très belle laine alors j’ai appris à filer, tisser et tricoter. » Elle peaufine aussi une transforma­tion physique, opérée dès ses 15 ans. Tasha ne veut pas ressembler à une poupée anonyme, elle se fait percer le septum nasal, se coupe les cheveux très courts, et fait tatouer son dos, ses bras, ses jambes… Son visage y a échappé de peu. « Ma mère a grandi au Maroc et j’étais très attirée par les tatouages des femmes des tribus berbères. Tant de groupes portent des signes distinctif­s de leur tribu, c’est peut-être un besoin humain de s’identifier soi et son clan. » Sa nouvelle apparence la prive certes de certains contrats, mais elle s’en attire d’autres grâce à ce look de pun-

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frère James. 2. Dans les coulisses
de notre shooting.
1. Enfant, avec son frère James. 2. Dans les coulisses de notre shooting.
 ??  ?? 3. Séance de méditation avec un de ses fils. 4. L’adolescenc­e ombrageuse.
3. Séance de méditation avec un de ses fils. 4. L’adolescenc­e ombrageuse.

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