DIANE ROUXEL Naissance d’une indocile
Le dernier Larry Clark l’a révélée, vaillante et ultra-talentueuse. La jeune actrice revient – magnétique – avec son jeu brut dans « Fou d’amour ». Et si c’était elle, le nouveau visage impérieux du cinéma français ?
Tourner avec des réalisateurs à la réputation sulfureuse et aux méthodes controversées peut s’avérer un jeu risqué pour les actrices. Beaucoup y ont laissé quelques plumes et sacrifié leur carrière quand, d’autres, plus rares, y ont trouvé la source d’une détermination intarissable. Diane Rouxel appartient à la deuxième catégorie. En 2013, à peine majeure, sans aucune expérience, cette ancienne étudiante en arts plastiques a fait ses premiers pas au cinéma devant la caméra de l’infréquentable Larry Clark, venu réaliser son film « The smell of us » à Paris. Au cours d’un tournage sous haute tension, elle résista aux tocades du cinéaste punk et s’affirma comme une révélation totale, une actrice au tempérament insaisissable, à la fois lolita sensuelle et petite bombe d’énergie brute. « J’aurais pu sortir traumatisée de cette expérience, se marre la jolie brune au visage anguleux. Mais ça m’a blindée : j’ai compris qu’il fallait se battre au cinéma, mettre son ego de côté. » Depuis, l’actrice n’a plus cessé de travailler, quand elle ne se consacrait pas à la peinture ou à la photographie : elle a été aperçue dans un second rôle de « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot, et revient ce mois-ci dans « Fou d’amour » de Philippe Ramos, où ses airs indociles et ses charmes canailles magnétisent la caméra. Elle a déjà deux projets en tête, et rêve un jour de jouer pour Abdellatif Kechiche. Puisqu’on vous dit que Diane Rouxel n’a peur de rien.
« Fou d’amour » Inspiré d’un fait divers survenu dans les années 50, le film raconte l’histoire d’un curé machiavélique qui se servait de son influence pour séduire les femmes de sa paroisse, avant que la crainte d’être dénoncé ne le pousse au crime. Entre la farce absurde et le conte érotique, la comédie macabre et le récit criminel, ce film artisanal bascule d’un registre à l’autre avec une légèreté de trait et un sens poétique saisissants. Une forme d’Arte povera au service d’un imaginaire débridé. De Philippe Ramos, avec aussi Melvil Poupaud, Dominique Blanc. Sortie le 16 septembre.