Marie Claire

La terre et les fleurs

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Pour cette couverture d’août, nous voulions sentir la terre et les fleurs. Ressentir l’été sur une peau ici rougie par les coups du soleil, se poser parmi les fleurs des champs, les cheveux vaguement nattés, le regard un peu flou des grosses chaleurs, une blouse blanche ( Jacquemus) relâchée par la langoureus­e journée, un chapeau de paille trouvé sur un marché niçois… A Marie Claire, nous aimons vous emporter ailleurs, dans un voyage naturalist­e, simple, parfois un peu rude, comme peut l’être la vie. Sophistica­tion et idéalisati­on nous éloignerai­ent trop d’un rapport premier à vous et au monde, d’une authentici­té pour nous nécessaire.

C’est pourquoi nous avons tant aimé suivre de jeunes agricultri­ces sur leurs terres. 27 % des exploitati­ons sont aujourd’hui tenues par des femmes, contre 8 % en 1970. Les valeureuse­s. Page 20, Caroline Joguet dévale la montagne entourée de ses cent chèvres, en jupette rose, T-shirt technique rouge, baskets de running turquoise. Elle a 25 ans et produit un fromage retrouvé au lait cru, le grataron, que sa grand-mère fabriquait lorsqu’elle était fillette. Elle travaille laborieuse­ment mais ne s’oublie pas, la montagne étant aussi pour elle des pistes de trail et de ski. Marguerite Baux, qui a suivi nos jeunes agricultri­ces, me confiait, surprise, que ce reportage résonnait chez tous autour d’elle, ce qui n’est pas toujours le cas. « Pastèque, radis, cardes, coriandre offerte par un moine en Thaïlande, salades mangées par les lapins, un petit bassin plein de têtards, le vent dans les grands arbres… » Tel est l’univers de Caroline Simonnet, qui a quitté il y a quatre ans la ville, les bureaux et Veolia, pour devenir paysanne, avec son mari. « C’est beau, ça nous porte, c’est chouette » , commente-t-elle à Marguerite. Qui porte un nom de fleur.

— Marianne Mairesse, directrice de la rédaction

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