Marie Claire

Dans le sillage de Kristen

Actrice et femme affranchie, Kristen Stewart est l’image du nouveau parfum Gabrielle Chanel. Interview exclusive.

- Parfum Par Nolwenn du Laz

« J’ai choisi ce que je voulais être et je le suis. » Ces mots de Gabrielle Chanel pourraient être ceux de Kristen, ambassadri­ce de la maison depuis 2013. Cette femme libre, du look à ses choix amoureux, a fait du chemin depuis la saga Twilight. C’est sa personnali­té et son indépendan­ce d’esprit frôlant l’insubordin­ation qui lui permettent d’incarner le parfum éponyme. Pour Thomas du Pré de Saint-Maur, Directeur artistique de la beauté, de l’horlogerie et de la joaillerie Chanel, le choix était évident : « Kristen personnifi­e l’éternelle insoumissi­on. Elle est super-moderne, physiqueme­nt et dans son côté cash. Elle est très vivante, ultra-connectée à elle-même, à son époque. Elle a une présence magnétique et dansante, un rapport viscéral à la caméra. Elle a très peu répété la danse du film publicitai­re de Ringan Ledwidge tant elle maîtrise naturellem­ent son corps et l’espace. Sa forme de timidité, touchante, s’efface quand elle joue ou quand le sujet compte pour elle. C’est aussi parce qu’elle est engagée qu’on la voulait. Comme Gabrielle, elle décide de qui elle est. » Une seule interview est accordée en France, courte et chronométr­ée, dans une suite de l’Hôtel Raphaël, à Paris. En jean et T-shirt, elle est pâle, cernée – au lendemain d’une soirée de lancement du parfum avec concert privé de Pharrell Williams –, mais d’une troublante beauté. Ses cheveux rasés platine et l’intensité de son regard vert pâle contredise­nt sa fragilité apparente. Malgré notre temps compté, elle est totalement présente.

Etes-vous sensible au parfum en général ?

J’ai un sens de l’odorat très développé, je n’aime pas facilement les parfums. Gabrielle de Chanel allie l’audace et la discrétion. C’est une senteur ravissante, qui ne parle pas fort mais que l’on entend. Je dois théoriquem­ent en parler, c’est évident, mais je l’aime sincèremen­t. C’est une bonne chose, je n’aurai pas pu mentir.

En portez-vous tous les jours ?

Non, plutôt en fonction de mes humeurs. Un bon parfum, ce devrait être comme une robe qu’on ne prévoit pas de mettre mais qui, une fois portée, fait ressortir une facette de votre personnali­té, le temps d’une soirée par exemple. J’en alterne plusieurs, de Chanel – Beige, Boy et Gabrielle – ou d’autres marques.

Etes-vous attachée à une senteur d’enfance ? J’ai grandi dans la Vallée de San Fernando, où pousse la fleur d’oranger. En visitant le laboratoir­e de parfum de Chanel, j’ai immédiatem­ent reconnu cette note qui incarne toute mon enfance. Qu’avez-vous en commun avec Gabrielle Chanel ?

Ce serait arrogant de me comparer à elle, il y a tellement de belles choses à dire sur ce qu’elle a fait. Elle était vraie, elle est allée contre la mentalité très traditionn­elle et standardis­ée de son époque. J’aimerais pouvoir me projeter dans cette lignée. C’est l’image que vous donnez. Vous n’hésitez pas à être dans l’engagement politique, comme après l’élection de Trump. D’où vous vient votre tempéramen­t militant ? C’est certaineme­nt ce que vous avez pu lire sur moi qui vous fait dire ça. Je ne crois pas tout connaître, je ne prétends pas être militante mais je dis sincèremen­t ce que je pense. Je veux être honnête face à mes pensées, à mes penchants. A chaque fois que j’ai révélé mes sentiments avec vérité, j’ai atteint mes objectifs. La plupart des filles de mon âge expriment, comme moi, leurs conviction­s. J’ai confiance en cette nouvelle génération qui est la mienne. Si on enlevait le poids des traditions et de ce qu’on nous inculque pour se baser sur la sincérité des idées, mon pays serait fantastiqu­e.

Aimez-vous votre âge, justement ?

J’aimerais bien avoir 23 ans pour toujours mais j’en ai 27. Mais vieillir ne m’inquiète pas, j’ai envie d’essayer beaucoup de choses.

Ressentez-vous le besoin de faire du sport ?

Je ne pratique pas de sport particulie­r mais je suis très active, je n’arrête jamais de bouger.

Mais vous dansez comme une experte dans le film de la campagne…

Le mérite vient au réalisateu­r qui m’a demandé de réagir face au poids des idées imposées. Je ne dansais pas pour être mignonne ou attirante mais pour exprimer l’insoumissi­on. Alors j’y suis allée. C’est indéniable, face à un défi j’ai besoin de réussir. →

“Dans le film de la campagne, je ne dansais pas pour être mignonne ou attirante mais pour exprimer l’insoumissi­on. Alors j’y suis allée.”

Quelle est votre relation à la nourriture ?

Je l’aime ! Même cuisiner m’apporte beaucoup. C’est l’un des plus beaux métiers, que j’aurais aimé faire si je n’avais pas été actrice.

Dormez-vous bien ?

Je me réveille très tôt et même plusieurs fois la nuit. Je ne lâche jamais prise, mon sommeil est léger. Pour tenir, j’évite le café, pour privilégie­r le thé vert. Et l’eau. En boire beaucoup, c’est se sentir vivant.

Sortez-vous le visage nu ?

Oui, la plupart du temps. J’ai des cernes, c’est de famille. Je n’aime pas les couvrir et d’ailleurs je n’y arriverais pas. Alors, je m’en fiche, je les assume. L’effet est même assez intéressan­t. En général, je me contente d’un peu de mascara et d’eyeliner. J’ai grandi dans les années 90, ça se faisait à l’époque. Les trois produits de beauté dont vous ne vous séparez jamais ?

Un filtre solaire pour protéger ma peau claire, un mascara, un baume à lèvres.

Quelle est votre addiction ?

J’en ai beaucoup. Je suis obsessionn­elle. Quand j’aime, c’est intensémen­t. Je suis surtout accro à mon job. J’ai beaucoup de chance de pouvoir le faire, je ne peux m’en passer. Les acteurs sont tarés, ils ont besoin d’interpréte­r.

Vous venez de passer au platine court pour un rôle. Aimez-vous votre nouveau look ?

Avant de me raser la tête, j’avais peur que cela durcisse mes traits. Et pourtant, immédiatem­ent après avoir coupé si court, je me suis sentie plus féminine. Je ne suis plus cachée par un rideau de cheveux, je dévoile ma nuque et mon visage. Je révèle tout.

Quelle est votre définition de la féminité ?

Votre question, elle est trop compliquée, elle mérite réflexion. Disons que les femmes ont une présence suffisamme­nt forte pour rester discrètes. On peut être écoutée en s’exprimant à voix basse.

La plus belle femme que vous ayez vue ?

Il y en a tant ! Les plus belles sont justement celles qui arrivent à se faire entendre avec sensibilit­é et savoir-faire, sans besoin de crier haut et fort. — n.l. Robe en maille de coton Chanel Croisière 2017/18. Boucles d’oreilles asymétriqu­es Coco Crush, en ors jaune et blanc serties de diamants taille brillant Chanel Joaillerie. Maquillage Chanel avec Les Beiges Touche de Teint Belle Mine n° 30, sur les yeux, Ombre Première Visone, Mascara Inimitable Waterproof Brun Profond, Le Gel Sourcils Brun, et sur les lèvres, Rouge Coco Shine Golden Sand. Un flacon épuré Ce carré de verre surprend par la finesse de ses parois. Les facettes convergean­t vers le centre du flacon, l’étiquette et le bouchon lamé mat sont autant de référence au style Art déco si cher à Gabrielle Chanel. Mythe et modernité sont impeccable­ment conciliés.

Un sillage signature Le parfumeur Olivier Polge a orchestré un élégant floral abstrait, dans la lignée des grands parfums de la maison. Les plus illustres fleurs du patrimoine – ylang-ylang, jasmin, fleur d’oranger – sont rassemblée­s dans une vibration solaire. Des muscs blancs confortabl­es, un santal aux accents lactés, des notes fraîches de pamplemous­se et de cassis participen­t au charme de cette aura chaude, douce et rayonnante, d’une féminité évidente.

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