Marie Claire

Massimo Giorgetti de MSGM

Cet intuitif, qui lance sa capsule noctambule MSGM p.m., revient sur son parcours autodidact­e, son amour de l’art et de l’ironie.

- D’autres portraits de créateurs sur Par Emmanuelle Ducournau marieclair­e.fr/createurs

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Mixer volants de satin et jean, c’est intrépide…

Dans un bar à Londres, j’ai vu une fille avec une robe de cocktail de la première collection MSGM (en 2009, ndlr). J’ai réalisé que mes dernières silhouette­s étaient plus masculines. Pour cette capsule, j’ai eu envie de revisiter les dix plus belles robes de cocktail des débuts : de la dentelle, des volants, une taille haute, des sequins. Pour contrer le clinquant, j’ai ajouté du sweat-shirt, du denim destroy. Mettez un T-shirt sous une robe, ça change tout. Pouvez-vous nous expliquer l’obsession généralisé­e pour les volants en ce moment ?

Ils sont partout oui, mais je dois dire que j’ai commencé en 2009. Même dans mes collection­s plus streetwear, j’en ai toujours fait. Ils signent une liberté, une insoucianc­e, une ironie. Quant aux imprimés fleurs, sweats à logo, jupes plissées qu’on voit partout aussi, regardez les archives MSGM, tout y était déjà. Je suis très fier de ça.

Vous pensez avoir eu un impact ou avoir été copié ?

Nous vivons l’ère de l’appropriat­ion. Ce n’est pas négatif, je le fais aussi. En 2010, j’ai réinventé une veste Chanel avec une dentelle fluo. Moi, je n’ai pas fait d’école de mode. Ado, j’ai compris les matériaux, la couture, en étant mannequin cabine. Puis, à 19 ans, j’ai été vendeur de vêtements à Riccione qui, à la fin des 90’s, était comme Ibiza et Mykonos : beaucoup de gens de la mode, une vie nocturne folle. On vendait Helmut Lang, Gucci, Prada ; c’est une école en soi, qui t’apprend à savoir dès l’ouverture des cartons ce qui va se vendre ou non.

Vous dites n’avoir pas eu la même enfance que vos amis… J’ai grandi à Rimini. Sans chaussures, à la campagne, avec les poules, libre. Mes copains jouaient sur leur ordinateur après les cours, je n’en avais pas, moi je grimpais aux arbres. Mon père était un entreprene­ur dans le bâtiment, ma mère, vétérinair­e. Elle déteste la mode. Je lui ai offert un sac Gucci par Tom Ford avec mon premier salaire, il y a vingt ans, il est toujours dans l’armoire. Elle n’est jamais venue à un de mes défilés. « Je ne saurais pas comment m’habiller », dit-elle. Je l’adore.

Quelles images façonnent votre univers ?

J’ai toujours fait des collaborat­ions avec des artistes. Notamment avec Maurizio Cattelan, rencontré en boîte à Milan. Je suis maniaque des voitures ces jours-ci. Les carrosseri­es compressée­s de John Chamberlai­n, la photo d’un phare avant par Wolfgang Tillmans et une toile de Peter Cain m’obsèdent.

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 ??  ?? 1. Volants de satin sur T-shirt et jean : la capsule MSGM p.m. revisite les robes de cocktail. 2. Massimo Giorgetti, créateur adepte d’une féminité charismati­que. 3. Le défilé MSGM automne-hiver 2017-2018 s’inspire de Twin Peaks. 4. Dentelle et...
1. Volants de satin sur T-shirt et jean : la capsule MSGM p.m. revisite les robes de cocktail. 2. Massimo Giorgetti, créateur adepte d’une féminité charismati­que. 3. Le défilé MSGM automne-hiver 2017-2018 s’inspire de Twin Peaks. 4. Dentelle et...
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