Marie Claire

Balancer son porc est-il risqué ?

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Décryptage en trois points avec Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Associatio­n contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT)*.

Ce que dit la loi

L’action de l’AVFT a permis, en 2010, une modificati­on du délit de dénonciati­on calomnieus­e, limitant le risque de condamnati­on des femmes ayant porté plainte pour des violences sexuelles. En 2011, l’Etat français a été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de la présomptio­n d’innocence d’une femme qui avait porté plainte pour viol. Par ailleurs, depuis un arrêt du 28 septembre 2017, la Cour de cassation interdit les poursuites pour diffamatio­n à l’encontre des salarié(e)s qui ont dénoncé un harcèlemen­t sexuel ou moral dans le cadre de leur travail.

Un risque limité

Avant 2011, sur trois cents dossiers traités par an, l’AVFT comptait deux ou trois poursuites pour dénonciati­on calomnieus­e. Depuis 2011, il y a eu une seule condamnati­on mais qui n’est pas définitive (l’appel ayant été interjeté). Le risque est donc limité. Les agresseurs menacent mais portent rarement plainte, freinés par l’obligation de démontrer l’existence du mensonge.

#BalanceTon­Porc, à utiliser avec précaution

Si vous voulez nommer l’agresseur, il est plus prudent de commencer à monter un dossier pour que votre bonne foi puisse être établie : il faut avoir des certificat­s médicaux si un médecin a été consulté, et des attestatio­ns de personnes mises au courant à l’époque des faits.

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