Vhils, le poil à gratter du street art
Préférant le burin à l’aérosol et au pochoir, le Portugais Alexandre Farto, alias Vhils, donne une nouvelle dimension à l’art urbain. Trois raisons de courir voir son exposition.
Il fait parler les murs
Tournant le dos à l’usage du pochoir, de l’aérosol ou des papiers collés, Vhils a opté pour des outils inhabituels tels le burin, le marteau-piqueur, l’acide ou les explosifs. Quelles que soient les parois auxquelles il s’attaque – murs de briques ou de pierre, portes de bois, plaques de métal, sédimentation d’affiches –, il n’ajoute pas de couches mais, au contraire, en enlève, explorant les strates de l’espace urbain à la manière d’un archéologue contemporain.
Il revitalise des quartiers
Lorsqu’il s’agit de faire surgir des visages de la matière même des villes, Vhils voit grand. Par un jeu de clair-obscur, ses gigantesques portraits creusés dégagent la puissance visuelle de photographies que l’on aperçoit de loin. Les inconnus qu’il excave des profondeurs de la pierre ont des regards pénétrants, des rides nais- santes et des sourires fugitifs. Ces visages redonnent une dimension altière à des bâtiments abandonnés et à des quartiers en déshérence, revitalisant la part de l’homme dans des lieux qui sont souvent dénués d’humanité.
Paris est l’un de ses terrains d’expression favoris
Vhils, qui fait le mur dans le monde entier, s’est souvent posé à Paris. En 2012, il a donné figures humaines à cinq rues des 13e, 16e et 19e arrondissements. En 2013, lors de la Nuit Blanche, c’est une paroi de la rue Oberkampf qu’il a burinée. En 2014, il a accompli son travail illusionniste dans les entrailles du Palais de Tokyo. Bonne nouvelle : après quatre ans d’absence, Vhils refait surface dans la capitale, et confi rme qu’au grattage il gagne à tous les coups.