Marie Claire

Vhils, le poil à gratter du street art

Préférant le burin à l’aérosol et au pochoir, le Portugais Alexandre Farto, alias Vhils, donne une nouvelle dimension à l’art urbain. Trois raisons de courir voir son exposition.

- Par Natacha Wolinski Vhils, du 19 mai au 29 juillet à Paris (Le Centquatre-Paris), 104.fr.

Il fait parler les murs

Tournant le dos à l’usage du pochoir, de l’aérosol ou des papiers collés, Vhils a opté pour des outils inhabituel­s tels le burin, le marteau-piqueur, l’acide ou les explosifs. Quelles que soient les parois auxquelles il s’attaque – murs de briques ou de pierre, portes de bois, plaques de métal, sédimentat­ion d’affiches –, il n’ajoute pas de couches mais, au contraire, en enlève, explorant les strates de l’espace urbain à la manière d’un archéologu­e contempora­in.

Il revitalise des quartiers

Lorsqu’il s’agit de faire surgir des visages de la matière même des villes, Vhils voit grand. Par un jeu de clair-obscur, ses gigantesqu­es portraits creusés dégagent la puissance visuelle de photograph­ies que l’on aperçoit de loin. Les inconnus qu’il excave des profondeur­s de la pierre ont des regards pénétrants, des rides nais- santes et des sourires fugitifs. Ces visages redonnent une dimension altière à des bâtiments abandonnés et à des quartiers en déshérence, revitalisa­nt la part de l’homme dans des lieux qui sont souvent dénués d’humanité.

Paris est l’un de ses terrains d’expression favoris

Vhils, qui fait le mur dans le monde entier, s’est souvent posé à Paris. En 2012, il a donné figures humaines à cinq rues des 13e, 16e et 19e arrondisse­ments. En 2013, lors de la Nuit Blanche, c’est une paroi de la rue Oberkampf qu’il a burinée. En 2014, il a accompli son travail illusionni­ste dans les entrailles du Palais de Tokyo. Bonne nouvelle : après quatre ans d’absence, Vhils refait surface dans la capitale, et confi rme qu’au grattage il gagne à tous les coups.

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