Marie Claire

Dans le bureau de Sophie de Closets

La PDG des éditions Fayard nous parle de son quotidien au travail, entre conviction­s, vie privée, solitude et préceptes de management.

- Par Catherine Durand Plus d’informatio­ns sur la vie profession­nelle sur marieclair­e. fr rubrique MC@work

— Les principes de management auxquels vous croyez ?

Il ne faut jamais avoir peur du talent de ses collaborat­eurs. Mon fantasme, c’est le Real Madrid : être le sélectionn­eur qui choisit la meilleure équipe. Une de mes missions aussi est de créer un environnem­ent bienveilla­nt.

— Les qualités profession­nelles que vous admirez le plus ? L’imaginatio­n, la constance et la loyauté.

— Prenez-vous un petit-déjeuner ?

Si j’ai faim, oui. Mais je fais en sorte que ce soit un vrai repas, avec mes deux fils et mon mari.

— Que faites-vous en arrivant au bureau ? Après avoir déposé mon fils, je me planque dans un café où je lis la presse, regarde mes e-mails, passe trois coups de fil. Un sas avant mon premier rendez-vous aux éditions.

— Où déjeunez-vous ?

J’ai un déjeuner profession­nel tous les jours. C’est souvent le moment le plus important de la journée pour faire des affaires. J’aime aller chez Judy (Paris 6e) ou à La Cette (14e).

— Votre tenue de combat profession­nel ? Plutôt une peinture de guerre : un rouge à lèvres superrouge. Et des lentilles, pour ne pas porter mes lunettes.

— Quelle est la place de votre vie privée ? Dans l’édition, il n’y a pas d’étanchéité entre vie privée et vie profession­nelle. Quand je lis le journal, vois un film ou une série, écoute les conversati­ons dans le métro, je capte l’air du temps. N’importe qui est un lecteur ou un livre potentiel.

— Pensez-vous que, pour faire carrière, il faut choisir le bon partenaire de vie ? Oui. Mon mari est exceptionn­el. J’ai été nommée à ce poste trois semaines après avoir accouché de mon deuxième fils. S’il avait eu une vision du couple datant des années 50, cela n’aurait pas été possible.

— En quoi êtes-vous la plus douée ?

On m’a dit un jour qu’un patron devait savoir faire trois choses : décider, animer et négocier. Décider et animer, j’adore ça. Pour négocier, je délègue.

— Connaissez-vous le sentiment de solitude au travail ?

Oui. C’est consubstan­tiel à une fonction de direction. Il faut assumer d’être seule et éviter que cela ne vous pèse. Et à la fin des fins, vous êtes responsabl­e.

Si vous échouez collective­ment, c’est vous qui dégagez.

— Profession­nellement, qu’est-ce que vous ne supportez pas que l’on dise de vous ? Très peu de choses méritent de vous atteindre. L’indifféren­ce est une qualité trop sous-estimée.

— Le meilleur conseil profession­nel que l’on vous ait donné ?

Vas-y !

— Souffrez-vous du syndrome de l’imposteur ? Ah non, c’est un truc que je ne comprends pas.

Il faut lutter contre, car c’est un plafond de verre mental qui entrave les femmes.

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A 40 ans, Sophie de Closets dirige les éditions Fayard et une équipe de quarante personnes depuis quatre ans. « C’est une photo d’un mannequin de vitrine signée Hervé Guibert. J’ai fait une xation sur cet auteur à la sortie de mon adolescenc­e. Mes...

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