Marie Claire

Kevin Costner remonte en selle

Fringante idole de nos années 90, l’acteur revient montrer le bout de son Stetson dans “Yellowston­e”. Une série western où il reprend son personnage de cow-boy, épaissi mais toujours attachant.

- Par Clélia Cohen

Pour les moins de 20 ans, c’est un inconnu. Pour les autres, c’est une gloire passée, dont le visage resté familier convoque une certaine période du cinéma américain, voire une certaine idée de l’Amérique. Kevin Costner, avec son regard clair et ses personnage­s nobles, a incarné le descendant idéal des héros du western, Gary Cooper en tête, cet archétype yankee appelé « tall slim american » : le grand gars svelte et droit dans ses santiags. Son parcours en montagnes russes, de la lumière à l’oubli, est de ceux dont seul Hollywood a le secret : révélé au milieu des années 80, ce Californie­n pur souche traverse les nineties en star absolue, comme acteur, et dès 1990 comme réalisateu­r avec Danse avec les loups, qui lui rapporte, entre autres, l’Oscar du meilleur film (outre six autres statuettes). Sous la direction de Clint Eastwood en malfrat mélancoliq­ue (Un monde parfait, son plus beau rôle), ou au bras de Whitney Houston dans Bodyguard en 1992, il est devenu le roi incontesté de La la land. Cela ne va pas durer : un naufrage retentissa­nt (Waterworld) et un échec personnel (The postman) plus tard, le voilà étiqueté loser. Sans espoir de retour au tournant du millénaire.

Finalement, ces dernières années, on le retrouve, ça et là, rarement en tête d’affiche, mais plutôt comme une sorte de second rôle rassurant, que l’on a toujours plaisir à retrouver. Le plus drôle, c’est que l’on préfère de loin ce Kevin Costner vieilli, légèrement alourdi, au golden boy étincelant des années 90 qui pouvait paraître, il faut bien le dire, un brin fade. Ses pattes- d’oie aux coins des yeux semblent riches du chemin parcouru, des échecs, d’une bonne dose de philosophi­e. Aujourd’hui, Kevin Costner ne danse plus avec les loups aux dents longues de l’usine à rêves, mais il est devenu le père bienveilla­nt d’une génération d’acteurs : papa de Superman dans Man of steel, on lui doit une des plus belles scènes de déclaratio­n d’amour paternel face à Jessica Chastain dans Le grand jeu, sorti cette année.

Un cow-boy romantique

Attaché au western, genre désuet que plus personne ne considère, il fait partie d’un groupe de musique qui s’appelle Kevin Costner & Modern West, et revient régulièrem­ent à l’écran en cow-boy romantique. C’est encore le cas ce mois- ci, avec Yellowston­e, une série en dix épisodes où il incarne un propriétai­re de ranch aux prises avec des promoteurs immobilier­s. L’auteur de la série, Taylor Sheridan, est un acteur (notamment dans la série culte Sons of anarchy) qui, lassé d’attendre les bons rôles, a pris son destin en main à 40 ans en devenant scénariste (Sicario, Comancheri­a) et cinéaste (Wind river) prometteur. La rencontre de ces deux désabusés au coeur des grands espaces américains sera le rendez-vous vibrant de notre été.

Yellowston­e de Taylor Sheridan, actuelleme­nt sur Paramount Network.

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