13 questions d’après minuit
—Votre boisson et nourriture nocturne ?
Pas d’alcool fort, du vin. La nuit on picore, des bouts de chose.
—Vivez-vous sous une bonne étoile ?
Oui, je crois. Vraiment.
—Dormez-vous ?
Je suis devenue un peu insomniaque, je dors en deux fois : entre 1 heure ou 2 heures et 5 heures, puis je me rendors à 8 heures, jusqu’à 10 heures.
—Votre mère vous embrassait-elle le soir avant de dormir ?
Pas tous les soirs, mais oui. Avec histoire et tout.
—La nuit efface-t-elle le jour et les soucis ?
Ah non, c’est le contraire ! La soirée peut effacer une mauvaise journée, mais la nuit peut avoir un effet de loupe sur des petits problèmes qui deviennent alors énormes.
—Sur votre table de nuit ?
Des mangas que mon fils essayait de me faire lire depuis dix ans. Je lui disais : « Je n’aime pas ça », et il m’en a trouvé un formidable, Nobles paysans. Il y a Les contes du chat perché, que je relis en rapport avec mon scénario, les Contes et légendes d’Irlande. Et Entretiens et propos de Jean Renoir, très, très bon. Et enfin, un livre très instructif quand on écrit pour la première fois pour le cinéma, La dramaturgie d’Yves Lavandier.
—La dernière fois que vous vous êtes couchée tôt ?
Ça fait très longtemps, je ne m’en souviens même pas. Je suis calée en mode théâtre, alors… Sinon, mon heure c’est minuit.
—Quels carburants après minuit ? Alcool, Xanax, pilules, drogue, sexe, sucre ?
Alcool et sucre oui, des gâteaux. Sexe ? Non ! ce n’est pas un carburant, on va dormir après.
—La nuit la plus dingue ?
J’en ai une, mais je ne peux absolument pas la raconter, c’est trop personnel.
—Boule à facettes
J’ai de très bons souvenirs de boîte de nuit, mais pas à Paris. Une fois, on jouait au théâtre à La Rochelle, et après on était allé dans une minuscule boîte à côté du théâtre. Mais c’est bien quand on arrive à douze, sinon c’est sinistre. A deux, vous ne sortez pas en boîte de nuit. A la limite, c’est mieux toute seule. Vous vous torchez et vous voyez ce qu’il se passe. Jamais fait, mais pourquoi pas ?
—Le parfum de la nuit ?
Pas forcément très agréable, l’odeur de tabac froid et de bière. Sinon, très agréable, les jasmins sur ma terrasse.
—Le plus trash la nuit ?
Quand il faut s’occuper de quelqu’un ivre comme un cartable, qui vomit partout, qu’on ramène en taxi, ça, c’est trash pas drôle.
—Les mots de la nuit ?
Je me rappelle du tournage de Rencontre avec le dragon d’Hélène Angel. Il y avait Daniel Auteuil, Sergi López, Gilbert Melki, Titoff… Après la journée de tournage, on était au bord de la piscine d’un très joli hôtel, en Ardèche, je m’étais endormie comme on s’endort quand on est enfant, en entendant. Il y avait ces quatre hommes qui parlaient doucement, et jamais de ma vie je ne me suis sentie autant en sécurité. J’avais l’impression d’être avec des frères. J’entends encore Daniel, avec son accent du Sud qui revenait : « La petite, elle dort », et l’un d’eux m’avait couvert avec son blouson. C’est un souvenir très doux.