Marie Claire

L’objet du débat : les cuissardes Y/Project

Avec leur volume outrancier et leur animalité malaisante, ces bottes réalisées en collaborat­ion avec UGG questionne­nt la notion du beau et du vêtement utile.

- Par Henri Delebarre

La clientèle

Si pour Glenn Martens, le créateur à la tête de Y/Project, les porter revient à « plonger ses pieds dans du beurre chaud », alors ces cuissardes sont idéales pour quiconque privilégie le confort et craint le froid. Ce qui n’a pas empêché Rihanna de les arborer dès le mois d’avril sous la chaleur du festival de Coachella.

L’argument

En mars dernier, le label parisien Y/Project dévoile cette chaussure démesurée, fruit de sa collaborat­ion avec UGG. Sur les réseaux sociaux, cette mutation de la fameuse botte fourrée à l’esthétique déjà controvers­ée inspire railleries et mépris. Car si Y/Project est synonyme de cool absolu, sa réinterpré­tation de cette chaussure autant vénérée pour son confort que décriée pour son absence d’élégance est jugée ridicule.

L’esprit du temps

Apparue sans talon sur le défilé masculin de Y/Project deux mois plus tôt, cette botte en peau de mouton retournée témoigne de la réhabilita­tion de la mode des décennies 1990 et 2000, âge d’or du modèle UGG Classic ici revisité. Dans le sillage des Crocs compensées de Balenciaga, la déroutante cuissarde résulte d’une pratique qui consiste, non sans humour, à détourner une pièce très familière pour en faire un objet d’avant-garde.

 ??  ?? L’auteur Formé à l’Académie royale des Beaux-arts d’Anvers et vainqueur de l’ANDAM en 2017, Glenn Martens tient les rênes de Y/Project depuis 2013. Adepte du croisement des genres et du second degré, le créateur belge pense ses créations comme « deux personnes qui ne deviennent qu’une en baisant » . De cet accoupleme­nt des contraires naissent des pièces hybrides au design inattendu.
L’auteur Formé à l’Académie royale des Beaux-arts d’Anvers et vainqueur de l’ANDAM en 2017, Glenn Martens tient les rênes de Y/Project depuis 2013. Adepte du croisement des genres et du second degré, le créateur belge pense ses créations comme « deux personnes qui ne deviennent qu’une en baisant » . De cet accoupleme­nt des contraires naissent des pièces hybrides au design inattendu.

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