L’objet du débat : les cuissardes Y/Project
Avec leur volume outrancier et leur animalité malaisante, ces bottes réalisées en collaboration avec UGG questionnent la notion du beau et du vêtement utile.
La clientèle
Si pour Glenn Martens, le créateur à la tête de Y/Project, les porter revient à « plonger ses pieds dans du beurre chaud », alors ces cuissardes sont idéales pour quiconque privilégie le confort et craint le froid. Ce qui n’a pas empêché Rihanna de les arborer dès le mois d’avril sous la chaleur du festival de Coachella.
L’argument
En mars dernier, le label parisien Y/Project dévoile cette chaussure démesurée, fruit de sa collaboration avec UGG. Sur les réseaux sociaux, cette mutation de la fameuse botte fourrée à l’esthétique déjà controversée inspire railleries et mépris. Car si Y/Project est synonyme de cool absolu, sa réinterprétation de cette chaussure autant vénérée pour son confort que décriée pour son absence d’élégance est jugée ridicule.
L’esprit du temps
Apparue sans talon sur le défilé masculin de Y/Project deux mois plus tôt, cette botte en peau de mouton retournée témoigne de la réhabilitation de la mode des décennies 1990 et 2000, âge d’or du modèle UGG Classic ici revisité. Dans le sillage des Crocs compensées de Balenciaga, la déroutante cuissarde résulte d’une pratique qui consiste, non sans humour, à détourner une pièce très familière pour en faire un objet d’avant-garde.