Quand la cosmétique se pique d’apithérapie

Miel, gelée royale, propolis : les produits de l’apiculture, rassurants et scientifiquement reconnus pour leurs effets cicatrisants et régénérants, intègrent de plus en plus de soins pour la peau.

L’usage des produits de la ruche pour prendre soin de la peau remonte à l’Antiquité, où les Égyptiens utilisaient le miel en cataplasme. C’est dans les années 80 que ses vertus cicatrisantes ont commencé à être objectivées par le professeur Bernard Descottes (CHU de Limoges), qui l’utilisait pour accélérer la cicatrisation de certaines plaies. « Le miel est riche en fructose, en antioxydants, en agents antibactériens, il adoucit et régénère », constate Nathalie Mary, directrice de la marque Abellie, du groupe Famille Mary, des apiculteurs depuis 1921. Cependant, les abeilles ne fournissent pas que ce nectar sucré. L’ingrédient le plus complexe et actif est la gelée royale, une substance acide et non sucrée destinée uniquement à l’alimentation de la reine. « Grâce à ce concentré de vitamines A, C, D et du groupe B, de minéraux, d’acides aminés et de bons acides gras, elle vit 4 ans, alors que les ouvrières ont une espérance de vie de 45 jours. Elle est aussi 30 % plus grande », souligne Nathalie Mary. Un bel exemple d’épigénétique, puisqu’à la naissance, la reine est une abeille avec le même code génétique que les autres.

Aussi bénéfiques sur la peau que par voie orale

L’apithérapie utilise aussi de la propolis antiseptique et du pollen vitaminé, des ingrédients qui, comme le miel et la gelée royale, sont aussi bénéfiques sur la peau que par voie orale. « Ils séduisent car ce ne sont pas de nouveaux actifs qui sortent de nulle part, on a prouvé leurs effets pour la peau et la santé. Ils conjuguent les aspects naturels et rassurants que l’on cherche aujourd’hui », note Pascale Brousse, fondatrice de l’agence prospective Trend Sourcing. Encore faut-il que les marques s’engagent pour ces insectes victimes du syndrome d’effondrement, avec 30 % des colonies qui disparaissent chaque année. « Les marques ne peuvent plus se contenter d’utiliser la nature sans rien lui redonner, le consommateur sanctionnera de plus en plus ce type d’attitude », estime Pascale Brousse. Alors que la majorité de nos cultures dépend de la pollinisation par les abeilles, choisir une apicosmétique responsable, comme celles proposées par Guerlain, Abellie ou même Nuxe, est un geste vertueux.