L’heureuse adolescence des “Grands”
À l’écart des canons américains, la série française, pour son ultime saison, suit l’arrivée au lycée de ses jeunes héros. Dont l’extraordinaire justesse, de jeu et de ton, va cruellement nous manquer.
Voilà déjà deux saisons que l’on suit avec beaucoup de plaisir et d’empathie ces Grands débridés, belle surprise teen confirmant la place de défricheur du bouquet OCS en termes de séries françaises innovantes ( Missions, Irresponsable…). Si vous ne les connaissez pas encore, il est grand temps d’aller à la rencontre de Boogie, MJ, Kenza, Hugo et les autres : la bande d’adolescents entame en cette troisième et ultime saison une année capitale, celle de la terminale. On les a vus grandir, quitter le collège, arriver au lycée, et ils s’apprêtent à bientôt voler de leurs propres ailes… Depuis le début, ce qui aimante dans Les grands c’est la justesse absolue de la façon dont sont dépeints les jeunes. Se démarquant de la tradition américaine du teen movie, qu’il serait de toute façon illusoire de vouloir imiter, la série a su brosser des portraits d’adolescents ultra-réalistes portés par des acteurs incroyables, qui donnent à leurs personnages un tel naturel qu’il est difficile d’imaginer que leurs répliques, ponctuées de « mec, meuf, gros » , leurs vannes débiles et leurs fulgurances délicates ont vu le jour sur le clavier de scénaristes adultes. Arrimée à ces corps en reconfiguration permanente (identitaire, sexuelle, familiale, amicale…), l’exigence des Grands ne dévie pourtant jamais du chemin emprunté depuis le départ : une sorte de loyauté indéfectible envers l’adolescence, période fondatrice de la vie des êtres, à la fois brutale et gracieuse.
Les grands, sur OCS Max.