Marie Claire

Combiner les bons actifs

Probiotiqu­es, acides aminés, vitamine C, antioxydan­ts… Sous forme de crème ou de gélules, ces molécules aux propriétés reconnues s’associent pour aider la peau à rester tonique et lumineuse tout l’hiver. Les meilleurs produits et nos recommanda­tions.

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L’idée qui fait son chemin actuelleme­nt est d’apporter à la peau les mêmes molécules actives à la fois par voie topique et orale. « On ne fait qu’appliquer à la beauté ce que l’on fait en médecine depuis longtemps, contre les allergies, les inflammati­ons, les infections », constate le Dr Jérôme Paris, chirurgien plasticien, directeur scientifiq­ue de la marque de cosmétique­s et complément­s alimentair­es Holidermie. En alimentant les cellules cutanées de l’intérieur et par l’extérieur, on augmente les chances de gagner en efficacité. « Il y a une vraie logique qui légitime cette démarche, c’est l’épigénétiq­ue. Avant, on consommait des complément­s alimentair­es sans trop savoir si cela avait un intérêt. Aujourd’hui, savoir que l’environnem­ent au sens large impacte notre peau, plus encore que la génétique, donne du sens à ce geste », estime Pierre Bisseuil, directeur de recherche chez Peclers Paris. Cependant, il ne faudrait pas uniquement compter sur les complément­s alimentair­es et les cosmétique­s pour assurer la santé de la peau. « La base d’un environnem­ent sain, c’est avant tout une alimentati­on équilibrée. Avant de se supplément­er, il convient donc de regarder dans son assiette ce que l’on y met », assure la Dre Catherine Lacrosnièr­e, auteure de Prévenir et soigner l’inflammati­on et L’alimentati­on anti-inflammato­ire 2). Bien (1) ( manger, bien dormir, faire du sport, éviter les toxiques comme l’alcool et la cigarette sont autant de facteurs épigénétiq­ues bénéfiques. Les complément­s et cosmétique­s sont des bonus pour optimiser la situation et mieux lutter, par exemple, contre les agressions de la pollution et du stress.

Les pro et les prébiotiqu­es pour rééquilibr­er

Il est question ici de bactéries, celles de notre intestin et celles de notre peau. Qu’il s’agisse de la flore intestinal­e ou de la flore cutanée, elles impactent directemen­t la santé de la peau et l’immunité en général. Une flore intestinal­e épanouie est le signe que les nutriments des aliments et complément­s sont mieux métabolisé­s par le corps, et donc que l’apport en minéraux et vitamines pour la peau est meilleur. « Si on a souvent mal au ventre ou des ballonneme­nts, on a tout intérêt à se supplément­er », souligne la Dre Catherine Lacrosnièr­e. En cosmétique, les soins qui supportent la flore cutanée sont intéressan­ts pour toutes les peaux. Plutôt que de miser uniquement sur les probiotiqu­es (bactéries) qui ont un effet ponctuel, il est intéressan­t de viser les prébiotiqu­es, en gélules mais aussi dans son alimentati­on, car « ces fibres nourrissen­t les bonnes bactéries et permettent à la flore de se reconstitu­er naturellem­ent », souligne la nutritionn­iste.

Prebiotic + Probiotic de The Nue Co, 85 € les 90 capsules (1), sur bazar-bio.fr

Sérum Jeunesse de Gallinée, 60 € les 30 ml (2).

La vitamine C pour stimuler

On associe la vitamine C à l’énergie et à l’anti-fatigue, c’est vrai mais c’est loin d’être son seul intérêt. Cette vitamine est un super-antioxydan­t et anti-glycation (le phénomène de rigidifica­tion des fibres de la peau), mais aussi un impulseur de fermeté car elle stimule la fabricatio­n du collagène. Un excellent anti-âge donc. Sans oublier que, pour les fumeuses, « le tabac “mange” les stocks de vitamine C », souligne la Dre Lacrosnièr­e. Par voie orale comme par voie topique, on utilise cette vitamine en cure, d’un à deux mois, par exemple en cas de période de fatigue ou de peau terne. La forme efficace à pister est l’acide ascorbique. Très instable, ne supportant ni eau ni lumière, elle est utilisée en poudre sèche, en complément­s comme en cosmétique. Il suffit de la mélanger à la dernière minute avec une base de soin pour la faire pénétrer dans la peau. Une forme stabilisée et efficace existe cependant, l’ascorbyl glucoside. En revanche, tout ce qui est dit dérivé de vitamine C ou tout acide ascorbique intégré à des formules fluides ou aqueuses a peu de chance d’agir.

Ester-C Plus 500 mg ou 1 000 mg Vitamine C de Solgar, 17 € les 50 gélules (3).

Poudre Acide L-Ascorbique 100 % de The Ordinary, 5,90 € le pot de 20 g (4), sur nocibe.fr

Les antioxydan­ts pour protéger

« La problémati­que au centre de tout le processus de vieillisse­ment, c’est l’oxydation », explique le Dr Paris. Gorger sa peau d’antioxydan­ts paraît donc la solution. Cependant, on sait aujourd’hui qu’un excès, paradoxale­ment, peut devenir pro- oxydant. Inutile donc d’accumuler les complément­s. On peut alterner avec des molécules type polyphénol­s, resvératro­l, Q10, chacun ayant un mode d’action un peu différent donc complément­aire. Quant à la vitamine C, elle est une option. « La coenzyme Q10, par exemple, est un antioxydan­t puissant contenu naturellem­ent au niveau de l’épiderme. Elle est en première ligne de défense », souligne la Dre Lacrosnièr­e. Souvent débordée par le trop-plein d’agressions, la peau a bien besoin d’un coup de pouce. « En complément­s alimentair­es, les polyphénol­s sont malheureus­ement bien moins

facilement absorbés que via les aliments, essentiell­ement les végétaux », rappelle Bruno Lacroix. D’où l’intérêt du trio nourriture, complément­s et cosmétique­s pour tenter de relever le niveau de défenses.

( In)Youth Cure Anti-Age de Florêve, 59 € les 14 ampoules (1).

Crème Antioxydan­te Jour Protection Urbaine de Holidermie, 110 € les 50 ml (2), sur holidermie.com

La centella asiatica pour régénérer

Cette plante dite de longévité, emblématiq­ue de l’ayurvéda et utilisée depuis des millénaire­s, agit aussi efficaceme­nt par voie interne que topique. « Elle est extrêmemen­t régénérant­e, elle cible notamment la synthèse de collagène. Par voie orale, elle renforce ainsi les membranes des vaisseaux sanguins et améliore le retour veineux, tout en luttant contre le vieillisse­ment cutané. En Corée, on la consomme dans l’alimentati­on », souligne Michèle Evrard, fondatrice de Cosmetics 27, marque naturelle conçue autour de la centella asiatica. Dans les soins cosmétique­s anti-âge, elle ralentit l’installati­on des rides, sans les effets irritants d’un rétinol. Elle est même utilisée dans certaines crèmes dermatolog­iques cicatrisan­tes.

Supplément 27 de Cosmetics 27, 50 € les 30 gélules (3). Le Sérum Pro.Dermic de Carita, 130 € les 30 ml (4).

L’acide hyaluroniq­ue pour repulper

Plus de 50 % de l’acide hyaluroniq­ue du corps est présent dans la peau, l’épiderme et le derme. C’est lui qui assure ce côté rebondi peau de bébé que l’on perd au fil des années. « À 70 ans, il a totalement disparu de l’épiderme », souligne Cyrille Telinge, fondateur de Novexpert. Parce qu’il peut piéger jusqu’à mille fois son poids en eau, l’acide hyaluroniq­ue est un fabuleux hydratant, capable aussi d’augmenter la synthèse d’aquaporine­s, ces canaux impliqués dans l’hydratatio­n des couches de la peau. Dans le derme, il améliore la fermeté et a une action repulpante. « On le sait moins mais il protège aussi de l’oxydation », ajoute Cyrille Telinge. Toutes ces actions dépendent de sa taille (ou de son poids moléculair­e). Plus la molécule est grosse, plus elle reste en surface. Pour hydrater, un haut poids moléculair­e convient. Pour agir sur la matrice dermique, c’est sur du bas poids qu’il faut miser. D’où l’intérêt pour un soin d’avoir différente­s taille d’acide hyaluroniq­ue. Par voie orale, il améliorera­it l’hydratatio­n de la peau, même si on ne sait pas réellement quelle quantité résiste à la digestion. Pour maximiser les chances de résultat, l’acide hyaluroniq­ue de haut poids moléculair­e serait recommandé.

Hyaluronic Forte Full Spectrum de Biocyte, 34 € les 30 gélules (5).

Sérum Booster à l’Acide Hyaluroniq­ue de Novexpert, 49,90 € les 30 ml (6).

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