L’aigue-marine, princesse des gemmes
Avec ses nuances lagon ou acier, cette pierre fine d’une extrême pureté, souvent associée au diamant chez les joailliers, semble évadée d’un conte de fées.
Couvrant une large gamme de bleus, pastel ou plus profonds, l’aigue-marine tire son nom du latin aqua marina, qui signifie eau de mer. D’une clarté éclatante, ses nuances évoquent les eaux translucides des tropiques ou celles, glaciales et cristallines, des régions froides. En témoignent la bague Limelight Paradise de Piaget ou le bien nommé plastron Baïkal de la collection Hiver Impérial de Boucheron, dont la pierre centrale imite le lac sibérien. Ce béryl vole parfois, comme d’autres pierres fines, la vedette à celles dites précieuses. En majesté et d’un bleu céleste sur la parure Robe Couleur du Temps inspirée par Peau d’âne ou le bracelet Fiore de Van Cleef & Arpels, elle éblouit sur le collier La Reine de Louis Vuitton, pièce maîtresse de la collection Riders of the Knights qui, via neuf gemmes taillées d’un même cristal, totalise 153 carats d’aigues-marines « Santa Maria ». Une terminologie réservée aux plus beaux spécimens, du nom d’une mine brésilienne. C’est de ce pays que provient d’ailleurs le Dom Pedro, le plus gros exemplaire taillé au monde, de 35 cm et 2 kg. Pierre idéale pour les bagues cocktails de Dior ou Chaumet grâce à ses dimensions généreuses, l’aigue-marine – un temps talisman des marins car elle les protégeait des tempêtes – compte peu d’inclusions. Une pureté protégée par une panthère chez Cartier ou butinée par un colibri chez Boucheron, et une dureté idéale pour la conception d’intailles semblables à celles représentant Julie, fille de l’empereur romain Titus, qui fut montée au MoyenÂge sur l’escrain de Charlemagne.