Marie Claire

Marie et Claire

Pour l’auteure et illustratr­ice, Marie et Claire forment un prénom pimpant qui renvoie à une certaine époque, celle des films ensoleillé­s d’Éric Rohmer.

- Par Anne-Claire Norot

Au début des années 2000, elle publie des dessins dans Charlie Hebdo, Les Échos et illustre des livres pour la jeunesse. Sa première bande dessinée adulte, Alexandre Dumas - Causerie sur Delacroix, paraît en 2005, suivie d’albums où elle revisite l’histoire de l’art et de la littératur­e avec humour. Après l’attentat contre Charlie Hebdo, Catherine Meurisse se tourne vers l’autobiogra­phie (La Légèreté, 2016, Les grands espaces, 2018).

En janvier 2020, elle est élue à l’Académie des beaux-arts dans la section de peinture, une première pour la BD.

Dernier album paru : Delacroix (Éd. Dargaud). Exposition : « Catherine Meurisse, chemin de traverse » à la BPI du Centre Pompidou (Paris 4), à partir du 30 septembre.

 ??  ?? « M’inspirant du film de Rohmer Le genou de Claire, je me suis imaginé deux jeunes femmes, Marie et Claire, telles deux demoiselle­s de Rochefort sur un escabeau, cueillant des cerises dans leur petite jupe pop. Pour la saison printemps-été que nous traversons en ce moment et que le confinemen­t m’a fait en partie rater, j’ai spontanéme­nt eu envie de verdure, de fraîcheur de tons, de bise tiède sur les mollets. Et de musicalité : il me vient souvent l’impression que les modèles photograph­iés au fil des pages de Marie Claire dansent avec les tissus et les mailles. L’homme au chapeau qui tient l’escabeau – JeanClaude Brialy dans le film – a des allures de Cézanne. Spectateur de la scène, il est peut-être complice, féministe ou voyeur − comme peuvent parfois l’être les lecteurs mâles des magazines féminins. Je suppose que Marie et Claire sont peu impression­nables : en cas de réflexion déplacée de la part de Jean-Claude Cézanne, un coup d’escarpin peut vite partir. Ce sont deux parfaites lectrices de Marie Claire, en somme. »
« M’inspirant du film de Rohmer Le genou de Claire, je me suis imaginé deux jeunes femmes, Marie et Claire, telles deux demoiselle­s de Rochefort sur un escabeau, cueillant des cerises dans leur petite jupe pop. Pour la saison printemps-été que nous traversons en ce moment et que le confinemen­t m’a fait en partie rater, j’ai spontanéme­nt eu envie de verdure, de fraîcheur de tons, de bise tiède sur les mollets. Et de musicalité : il me vient souvent l’impression que les modèles photograph­iés au fil des pages de Marie Claire dansent avec les tissus et les mailles. L’homme au chapeau qui tient l’escabeau – JeanClaude Brialy dans le film – a des allures de Cézanne. Spectateur de la scène, il est peut-être complice, féministe ou voyeur − comme peuvent parfois l’être les lecteurs mâles des magazines féminins. Je suppose que Marie et Claire sont peu impression­nables : en cas de réflexion déplacée de la part de Jean-Claude Cézanne, un coup d’escarpin peut vite partir. Ce sont deux parfaites lectrices de Marie Claire, en somme. »

Newspapers in French

Newspapers from France