News L’actu qui nous touche, nous interpelle
ont l’intention de privilégier l’achat de produits locaux via des circuits courts.
Cette crise inédite, qui nous aura confinées 55 jours, a-t-elle modifié notre vision du monde et de l’amour, nos envies professionnelles ? Nous donne-t-elle des ailes ou nous fait-elle redouter des lendemains difficiles ? Nous avons lancé un sondage auprès de nos lectrices, résultat : 49,50 % d’entre elles ont envie de changer de vie. Et vous ?
L’idée nous est venue lors de l’une de nos visioconférences. De nos lucarnes, dans nos cuisines, nos coins bureau, nous brainstormions sur le sommaire du Marie Claire que vous tenez entre les mains. À quoi ressemblerait notre vie post- Covid ? Qu’avions-nous envie de changer au quotidien ? Le choc de la crise et ses enseignements ont mis en lumière les limites de nos modes de vie, de consommation et de production, leurs impacts sur la planète. Nous n’oublierons jamais que la France a été confrontée à une pénurie de masques et de respirateurs, des biens de première nécessité fabriqués en Chine. Qui pourra encore regarder une étiquette « made in ailleurs » sur un top sans se rappeler, même brièvement, les conséquences de notre dépendance aux pays lointains, qui fabriquent même nos médicaments ?
Une nouvelle vision du travail, de la solidarité, des enfants
Et après avoir télétravaillé, échappé à des réunions inutiles au profit de visioconférences plus productives, comment accepter de perdre de nouveau des heures dans les transports ou les bouchons pour aller travailler ? Les entreprises ne pourront plus le refuser : « Elles n’ont plus aucun argument pour revenir au “présentiel” et ne pas mettre enfin le télétravail officiellement en place puisqu’elles s’y sont mises en quelques jours sous la contrainte, estime Julia de Funès 1), philosophe et spécialiste du monde de l’entreprise. Tous
( les alibis comme “trop compliqué à organiser”, “loin de leurs managers, ils travailleront moins” sont tombés à l’eau. D’autant que des études ont montré que les salariés travaillaient autant chez eux, sinon plus, qu’au bureau. » Mises au chômage partiel, certaines se sont posé des questions sur le sens de leur travail et son utilité, par comparaison avec les métiers dits « en première ligne », nécessaires et enfin visibles. Une réflexion qui a parfois débouché sur une résolution : changer de vie, de profession. Nous avons aussi découvert de nouvelles solidarités, nos voisin·es de balcon sont parfois devenus des ami·es. Enfermées avec leurs enfants, beaucoup ont dû leur faire l’école. Celles qui, travail oblige, n’ont pas assez de temps à leur consacrer ont redécouvert le bonheur de jouer et discuter avec eux, et ne veulent pas que ça cesse. Pour d’autres, le manque de partage des tâches domestiques avec leur conjoint s’est parfois traduit par une claire prise de conscience de leur « charge mentale ». Certaines ont éprouvé la solidité de leur couple, d’autres, parfois victimes d’un compagnon violent, se sont juré qu’elles retrouveraient leur liberté. Certaines se le sont aussi promis : on ne les reprendra plus jamais à se retrouver enfermées avec leurs enfants. 49,50 % des femmes de notre sondage ont envie de changer de vie, et 37,60 % rêvent même de déménager pour vivre plus près de la nature.
Nous ne sommes pas naïves. Si l’on regarde ce qu’il se passe depuis le 11 mai, il y a de fortes chances pour que le monde d’après ressemble à celui d’avant le Covid. Très vite, la voiture a repris ses droits, et nous n’avons plus entendu les oiseaux chanter. Et il faut à nouveau s’agglutiner, aux heures de pointe, en foules moroses et masquées dans les transports en commun. Et vous, lectrices de Marie Claire ? Voici vos réponses et les éclairages d’expert·es.
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“Choisir comme priorités ses proches, la nature ou une activité professionnelle en accord avec ses valeurs est une forme d’engagement citoyen.”
Aurore Bimont, cofondatrice de Démocratie ouverte