En résidence

et comme une irrésistible envie de jouer… Grâce à DE LA COLLE, DES JOURNAUX, DES CISEAUX, l’art du collage, dans lequel elle excelle, la photographe et artiste visuelle Anna Muller ne veut rien lâcher de la part d’enfance qui nourrit sa créativité. «Le collage, c’est une discipline qui n’apporte que de la joie, un processus de création libre et spontané qui permet de dépasser certaines frontières visuelles et fait jaillir des surprises, comme lorsqu’on joue, enfant», confie celle qui, petite, aimait passer des heures dans l’atelier de son père artiste. Née en 1981 à Izhevsk, en Russie, la jeune femme étudie la photographie à Moscou et viendra compléter en 2012 son cursus à Paris, à l’école internationale de photographie Spéos. Elle n’a plus quitté le sol français depuis. « J’avais passé cinq ans à Tokyo, au coeur d’une culture qui m’a appris à développer un grand sens du détail. Mais il est difficile pour une étrangère, et de surcroît pour une femme, de faire carrière au Japon. À Paris, je suis comme un poisson dans l’eau. » Photographe passionnée de nature morte, elle a perfectionné en parallèle sa maîtrise du collage, où sa passion pour les couleurs – sa principale source d’inspiration – peut s’épanouir pleinement. «J’aime le bleu, le jaune, la combinaison forte du noir et du rouge, des teintes puissantes, pleines d’énergie. Elles provoquent en moi des sensations physiques profondes.» Le travail d’Anna Muller illustre notre sujet sur le confinement et la santé mentale (p. 108). Le mois prochain, nous découvrirons une autre facette de son oeuvre.

Par Philomène Piégay Marie Claire met en avant une artiste visuelle émergente et lui propose d’intervenir dans le magazine trois mois d’affilée. La photographe et artiste de collage Anna Muller est la troisième invitée de cette “résidence”. Portrait.