Le végétal a Le vent en poupe 39 % des Français mangent plus de légumes qu’il y a 5 ans.*

Légumes, fruits, légumineuses, céréales… Régime veggie, flexitarien, vegan… On ne parle (presque) plus que d’eux. Le point sur cette évolution de la planète food.

Suivrait-on enfin les recommandations du Programme national nutrition et santé lancé en 2001 ? Rappelez-vous, c’est lui qui nous conseillait de consommer « 5 fruits et légumes par jour »… Une chose est sûre, depuis une dizaine d’années, la consommation de produits carnés baisse, inexorablement. Au printemps dernier, l’observatoire des Cuisines Populaires, l’ocpop, s’est penché sur nos assiettes de plus en plus garnies de légumes, légumineuses, graines et céréales. Les conclusions de l’étude Ifop/lesieur réalisée pour l’ocpop confirment l’impression : « 41 % des Français ont augmenté leur consommation d’ingrédients végétaux au cours de ces deux dernières années » et « 50 % » de nos compatriotes « ont l’intention d’augmenter leur consommation de produits végétaux ». « Bien entendu, il s’agit de simples déclarations », rappelle Éric Roux, porte-parole de l’ocpop. Plus étonnant, alors qu’on attribue souvent la montée du végétal aux scandales liés à la viande, 82 % de ceux qui ont augmenté leur consommation de végétaux se disent « motivés par les préoccupations de santé et d’équilibre alimentaire ». Loin devant la souffrance animale ou les préoccupations environnementales, raisons habituellement avancées par les végétariens. Ils sont quant à eux évalués à 4 % des Français, sans oublier les 3 % de végétaliens. Enfin, 9 % de Français annoncent avoir réduit leur consommation de viande : ce sont les flexitariens, des végétariens à mi-temps…

est même devenu entièrement vegan. Situé à Nice, le « Vegan Gorilla » cumule les atouts pour être dans l’air du temps puisque sa cuisine est également bio, locale et sans gluten !

Le veggie envahit nos rayons

« Cette envie de “plus de végétal” et de “moins de viande” s’accompagne de plus de contraintes », estime Éric Roux. « Les légumes demandent du temps, pour être achetés, puis des connaissances, pas toujours acquises, pour être préparés. » D’où le succès des plats tout prêts estampillés « veggie » par les industriels, y compris sur des plats traditionnellement sans viande, comme les falafels ou les pâtes au fromage. Car dans les rayons, l’offre ne cesse de s’étoffer depuis quelques mois. Côté bio, les marques de produits à base de soja et celles tournées vers le bien-être (Bjorg, Soy, Sojasun, Céréal…) multiplient les nouveautés dans leurs gammes veggies ou vegan. Premier distributeur à développer, avec succès, du « tout prêt » pour les végétariens en 2015, Carrefour vient de doubler son offre, avec désormais 32 produits. « Une gamme qui conjugue un cahier des charges 100 % végétarien et une forte exigence sur le goût, avec une gamme de prix de marque de distributeur », explique Richard Vavasseur, directeur de la marque Carrefour Veggie. Paradoxe à la française, on a aussi vu arriver sur ce segment les deux géants de la charcuterie à la française, Herta et Fleury Michon, et un « pro » du poulet, Le Gaulois, avec chacun sa gamme nd de « viande » végétale, des produits à base de soja, pois chiches ou blé, au goût évoquant celui des steaks hachés ou des nuggets. Barilla élargit même sa gamme d’accompagnements pour pâtes avec une sauce vegan. Quant à Bonduelle, qui fête cette année ses 70 ans en réaffirmant être « au plus près du végétal », il a lancé au printemps des salades composées destinées aux végétariens. La différence avec les autres ? Davantage de légumineuses, notamment, pour répondre aux besoins nutritionnels spécifiques des végétariens.