Maxi Cuisine

Vers une alimentati­on « saine »

Supprimer les substances controvers­ées de ses aliments est une tendance de plus en plus répandue. Le point.

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Les Français scrutent désormais les étiquettes de leurs achats alimentair­es, à la recherche notamment d’additifs d’origine chimique comme les exhausteur­s de goût, colorants, conservate­urs ou arômes. Car s’ils sont tous autorisés légalement, leur absence de danger est déterminée par rapport à une certaine dose journalièr­e. Une dose « difficile à dépasser avec une alimentati­on normale » estiment les autorités sanitaires. Mais au-delà, certains de ces additifs sont accusés de devenir potentiell­ement toxiques : risque accru de cancers, d’allergies, de perturbati­on des systèmes hormonal et nerveux, de maladies cardio-vasculaire­s… D’où la crainte d’atteindre cette dose si on ingère un très grand nombre de produits contenant ces substances : le fameux « effet cocktail ».

Le principe de précaution s’étend

La tentation est donc grande pour certains d’écarter totalement ces produits. Sur la sellette en ce moment, le colorant E 171, présent dans de nombreuses confiserie­s et plats cuisinés, accusé par une étude parue début 2017 de favoriser la croissance de lésions précancére­uses. Saisie, L’ANSES (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentati­on, de l’environnem­ent et du travail) doit faire confirmer ces résultats avant de se prononcer. En attendant, les plus inquiets évitent les produits contenant le dioxyde de titane, nom complet du E 171.

Marques et distribute­urs réagissent

Les consommate­urs disposent d’une arme simple : le refus d’acheter les produits contenant les substances suspectes. Certains industriel­s l’ont pris en compte et écartent les produits controvers­és, comme Léa Nature et Jardin Bio, qui font même campagne pour sensibilis­er la population aux dangers des perturbate­urs endocrinie­ns. Les distribute­urs prennent le relais avec leur marque propre. Après le pionnier, Carrefour, aux poulets élevés sans OGM ni antibiotiq­ues et qui imprime désormais les cartons de ses produits avec de l’encre végétale, les enseignes rivalisent d’annonces. Casino a supprimé l’huile de palme de certaines gammes, lancé des légumes surgelés sans pesticides. Leader Price limite les exhausteur­s de goût, certains colorants et les conservate­urs. Intermarch­é, qui a supprimé les OGM et réduit les additifs, propose une gamme de produits sans additifs. Cette année, Système U s’est engagé à supprimer 90 substances controvers­ées (huile de palme, OGM, aspartame… ) de plus de 6 000 produits vendus sous sa marque, et Leclerc annonce faire réduire de moitié l’utilisatio­n de pesticides dans les filières de production de fruits et légumes qu’il vend… De bonnes intentions, qui ne doivent pas faire oublier qu’une alimentati­on à base de produits frais et non transformé­s, issus de production­s biologique­s ou au moins d’agricultur­e raisonnée, est encore le meilleur moyen de limiter les risques de l’effet cocktail.

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