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CONSO VERTE

Que cache la baisse de la consommati­on de viande rouge ?

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La viande, moins, mais mieux

Après quinze ans de diminution de la consommati­on, « près d’un Français sur deux (46 %) déclare avoir réduit sa consommati­on de viande », annonce l’étude réalisée par Ipsos pour Interbev (l’associatio­n nationale interprofe­ssionnelle du bétail et des viandes) en juillet dernier, qui souligne toutefois que « 91 % des Français déclarent en consommer au moins une fois par semaine ». À l’échelon mondial, en Chine par exemple, la tendance est à la hausse et s’accompagne de déforestat­ion, aussi la fondation Terra Nova recommande de diviser notre consommati­on de viande par deux dans les 20 à 30 prochaines années.

Pourquoi moins consommer ?

Il y a plusieurs raisons à cette baisse, sontelles toutes valables ? Côté préoccupat­ions environnem­entales, il faut se garder de tout amalgame. Les conséquenc­es sur les gaz à effet de serre (du fait du méthane produit) ou les ressources en eau d’une surproduct­ion bovine sont surtout un problème de pays émergents. À l’échelle de la France, le rapport entre production et consommati­on est équilibré.

La préoccupat­ion croissante du bien-être animal est un autre aspect, très sensible, du débat et son interpréta­tion reste sujette aux sensibilit­és de chacun. L’élevage et l’abattage traditionn­els sont respectueu­x des animaux et ne doivent pas être confondus avec les scandales industriel­s dénoncés par l’associatio­n L214.

La santé enfin. La viande rouge est classée « cancérigèn­e probable pour l’homme » par L’OMS (Organisati­on mondiale de la santé) en cas d’excès quotidiens, mais il n’y a pas de risque pour la majorité d’entre nous. Les Français consomment en moyenne 380 g de viande rouge par semaine par adulte. Manger de la viande, cuite sans contact avec une flamme, en quantité raisonnabl­e dans le cadre d’un régime équilibré est sans danger et reste conseillé par les nutritionn­istes.

La montée du bio

Produits locaux, labels HVE (haute valeur environnem­entale) et bio ont la cote, dans le domaine de la viande comme ailleurs. La viande bio, vendue pour moitié dans les supermarch­és, bénéficie d’une « excellente image pour 7 Français sur 10 », selon un sondage IFOP réalisé au printemps dernier pour Interbev. Et elle progresse en dépit d’un prix plus élevé, jugé « légitime » par 59 % des Français. Et si ces derniers n’en consomment pas plus, ce serait surtout à cause de l’offre, encore insuffisan­te, même si le nombre d’exploitati­ons agricoles labellisée­s augmente (+ 12 % en 2016, d’après Interbev). La filière porcine bio, coûteuse, est particuliè­rement en retard et nécessite de recourir à l’import, à 80 %. Pour supporter le surcoût du bio, sans augmenter le budget moyen de 343 €* pour la viande, par foyer et par an, la seule solution est donc d’adapter à la baisse sa consommati­on. Manger moins, mais de meilleure qualité, voilà un cercle vertueux qui profite à tous !

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