RENCONTRE… AVEC LUCIE ILLY PRODUCTRICE DE POMMES BIO
Elle a beau être haute comme trois pommes, Lucie a de la volonté et du courage à revendre. À 31 ans, elle a repris l’exploitation de ses parents, installée à Laragne-monteglin, dans le pays de Buëch : des vergers de pommes à perte de vue. Et pas n’importe lesquelles : « la golden des Alpes ! Elle a un goût que les autres ne possèdent pas. En dessous de Sisteron, la qualité n’est déjà plus la même », explique Lucie. Le climat avec ses nuits fraîches, le sol de gravier alimenté par les alluvions de la Durance y sont pour quelque chose. Plus fermes et plus sucrées, les pommes se récoltent de mi-septembre à mi-octobre. « Nous sommes en reconversion pour obtenir le label bio. Mon père était déjà sur une méthode raisonnée depuis vingt-cinq ans. Il ne désherbait pas et n’utilisait aucun produit de conservation. La golden a une certaine fragilité, elle est sensible au champignon. Le bio autorise l’utilisation modérée de soufre et de cuivre. Mais je vais aller vers des variétés anciennes et locales comme la pointue de Tescléoux, la dalinette, l’opale, qui réclament moins de traitement. » Sa production de 1 000 tonnes de fruits vient alimenter les 140 000 tonnes de pommes collectées, chaque année, par plus de 150 arboriculteurs, soit une pomme sur dix produites dans les Alpes du Sud. Avec une reconnaissance : les pommes des Alpes de Haute-durance (golden et gala) ont obtenu une IGP.