Maxi Cuisine

Les Landes

De l’océan Atlantique aux premiers vallons de la Gascogne, les Landes célèbrent le bien-vivre. Une fois à table, on profite de produits élevés et cultivés avec passion, selon des traditions ancestrale­s.

- Par Sophie Javaux

Des plages de sable blond à perte de vue, la forêt sur une grande majorité du territoire, telle est l’image des Landes. Pourtant, elle ne saurait se réduire aux loisirs balnéaires et aux pistes cyclables. La Chalosse et ses doux vallons prédestiné­s à l’élevage des canards, le Bas-armagnac et ses rangées de vignes ponctuées de ravissants villages, comme Labastided’armagnac et Saint-justin, sont autant de détours à effectuer pour se rendre compte que la région ne manque pas de relief (gastronomi­que) !

Le piment, dans la douceur

Le climat tempéré et doux de la Chalosse favorise l’épanouisse­ment d’un piment à la forme allongée. De tout temps, les grands-mères le faisaient pousser dans leur jardin. Il est d’ailleurs l’aliment de base de la piperade ou de la ratatouill­e. Christelle Baillard, quant à elle, est tombée dans la bassine à confiture. « Le piment se consomme vert, de mai à juillet, farci, en omelette, en salade… Ensuite, il devient rouge, plus doux et plus sucré, mais il est boudé par les Landais. Comme il ne se fait pas sécher, avec mon père, nous avons eu l’idée de le transforme­r en confiture. » Christelle l’associe avec des fruits, kiwipiment vert ou framboise-piment rouge, utilise peu de sucre (35 %) et du vinaigre comme conservate­ur naturel. « Vous pouvez la consommer le matin car la confiture reste très fruitée. Pour ma part, je l’utilise en condiment, un peu comme un chutney. C’est super avec un magret ! Cette confiture s’intègre dans les sauces, les vinaigrett­es, remplace la confiture de cerise avec le fromage basque et permet même de réaliser un moelleux au chocolat avec un coeur piment rougeframb­oise. » Et Christelle ne manque pas d’imaginatio­n ! Elle a même créé une confiture de Noël piment rouge et orange.

Le poulet, invité des sous-bois

La volaille est élevée plus particuliè­rement sur le terroir de la forêt des Landes. Marie Blanchet, éleveuse à Carcen-ponson, nous explique pourquoi : « Il en a toujours été ainsi ! Les sous-bois permettaie­nt de protéger la volaille des rapaces, d’être à l’abri du vent et d’obtenir un peu de fraîcheur. Quand l’élevage s’est développé, nous avons calqué la nouvelle exploitati­on sur la méthode des anciens. » Ainsi, en lisière des bois, les cabanes démontable­s à poulets, appelées marensines, sont ouvertes en journée pour que les poulets trouvent toujours leur nourriture dans la nature. « Même si leur alimentati­on est composée à 80 % de céréales que nous produisons, ils se déplacent pour chercher des insectes, ce qui développe leurs muscles. » Et il faut les voir piquer un sprint, tout de roux plumés et le cou, en avant, dénudé. « C’est une

race locale, à la peau jaune et très fine. Sa croissance est lente, due à sa génétique et son alimentati­on, et elle grossit deux fois moins que le poulet élevé en bâtiment. Mais sa viande est persillée. » Quel conseil pour sa préparatio­n ? « Sa peau, très fine, grille parfaiteme­nt et, bien sûr, elle se mange ! Il faut le placer à l’envers, les ailes et les cuisses contre le plat, de manière à ne pas faire sécher les blancs. Un peu d’eau au fond du plat, pas d’ajout de matière grasse, et comptez 20 à 25 mn par livre. »

L’asperge, les pieds dans le sable

Au bord de l’océan, le sable n’est pas uniquement utilisé pour construire des châteaux. À Soustons, il offre un terrain fertile à l’asperge. À la ferme Darrigade, reprenant la suite des parents, trois cousins (Laurent, Mélanie et Thomas), épaulés par leur copain Cyril, cultivent leur attachemen­t à cette plante potagère. Laurent nous fournit quelques précisions : « L’avantage de l’asperge des sables est qu’elle pousse plus vite – 3 cm par jour – et sort de terre de mars à fin mai. Elle est blanche car elle

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 ??  ?? 1. Marie Blanchet élève ses poulets dans les sous-bois. 2. À déguster pour leur goût subtil, les huîtres élevées dans le lac d’hossegor. 3. Capbreton est l’unique port de la côte landaise. 4. Christelle déborde d’idées pour exploiter le piment doux.
1. Marie Blanchet élève ses poulets dans les sous-bois. 2. À déguster pour leur goût subtil, les huîtres élevées dans le lac d’hossegor. 3. Capbreton est l’unique port de la côte landaise. 4. Christelle déborde d’idées pour exploiter le piment doux.
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