3 questions à Alexis Cornnud,
maître de chai et oenologue au Château de Berne, AOC côtes-de-provence.
Quels sont les cépages que vous travaillez sur ce terroir ?
Le grenache est très à son aise sur nos terres du Haut-var. Ce grand cépage méditerranéen apporte un fruité expressif et une tenue en bouche. La tradition du rosé de Provence est d’assembler les cépages traditionnels pour plus de complexité : la syrah, colorée et intense, venue de la vallée du Rhône, le cinsault, aux baies juteuses et gourmandes, et le rolle, cépage blanc appelé aussi vermentino. Nous expérimentons un vieux cépage, le rousseli, rose et juteux à maturité, peu sucré (donc peu alcoolisé) et qui pourrait nous aider à nous adapter au changement climatique en cours.
Quels sont vos partis pris en termes de vinification ?
Nous récoltons tous nos raisins entre septembre et octobre, au beau milieu de la nuit, lorsque les températures sont les plus fraîches, afin de préserver leur qualité. Transportés jusqu’à la cave, ils remplissent les pressoirs. La macération est alors très courte, de quelques heures, afin d’extraire les meilleurs composés des pellicules de raisins, sans pour autant prendre trop de couleur. Ce sera toujours un équilibre ténu entre concentration savoureuse et couleur pâle.
Vous avez travaillé sur la mise au point d’un rosé de Provence de garde…
Depuis plusieurs années, nous avons testé des vinifications et élevages de nos rosés en barriques, afin d’étoffer encore la palette aromatique et le volume en bouche. Nous observons que notre cuvée Château de Berne rosé 2018, en plus d’offrir une certaine richesse, tient encore mieux dans le temps, grâce à une partie élevée en barriques de chênes sélectionnés. Là aussi, il faut trouver le juste équilibre entre le fruit et le bois, qui doit rester au service du vin, sans le dominer.