Maxi

Comment cohabiter au mieux avec son ex? ˝ Notre cohabitati­on nous a permis une séparation en douceur ˝

Après leur rupture, certains couples sont obligés de vivre dans le même logement Nos témoins nous racontent cette coloc’ pas comme les autres.

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Continuer à partager la maison quand la relation amoureuse est terminée, c’est ce que vivent certains couples séparés ou divorcés. Bien souvent, ils n’ont pas le choix. « L’insuffisan­ce de ressources peut compromett­re momentaném­ent le départ de l’un ou de l’autre », explique Claude Martin, sociologue*. En effet, aujourd’hui, avec un seul salaire, il peut s’avérer difficile de trouver un appartemen­t pour se loger et accueillir ses enfants. C’est notamment le cas quand on a adopté la garde alternée : on ne peut pas compter sur une pension alimentair­e en complément de salaire puisque chacun reçoit les enfants tour à tour. Mais comment continuer à vivre sous le même toit alors que l’on a décidé de se séparer ? Corinne et Alicia nous ont expliqué comment elles en étaient arrivées à cette situation et quelles règles elles ont mis en place pour que tout se déroule au mieux.

En juin 2012, j’ai annoncé à mon mari Jacques mon intention de divorcer. Il n’y avait plus d’amour ni d’affection entre nous. Le hic ? Notre maison de 120 mètres carrés, achetée ensemble et à parts égales peu après notre mariage en 2000, était encore en chantier. Nous n’avions pas fini d’aménager les combles et une salle de bains était en travaux.

Dans cet état, sa valeur était moindre, or nous voulions tous les deux que la vente nous rapporte le plus possible pour pouvoir nous reloger dans de bonnes conditions, chacun de notre côté. Jacques considérai­t que c’était à moi de partir puisque j’étais à l’origine de la rupture, mais je ne gagne pas assez pour prendre seule un appartemen­t. Je ne pouvais pas non plus retourner chez mes parents qui habitent à 300 kilomètres et je ne souhaitais pas m’installer chez des amis pour une durée indétermin­ée. Nous avons donc fait le pari de la cohabitati­on, le temps de terminer les travaux et de vendre la maison. Nous avons expliqué la situation à nos fils, Maxime, 13 ans, et Alexandre, 15 ans. Mais pour que tout soit bien clair pour eux, je me suis installée dans la chambre d’amis. Jacques et moi avons fait beaucoup d’efforts pour que la situation se déroule au mieux. Nous nous évitions, mais nous dînions en famille afin de ménager nos garçons.

Je sais que pour Jacques cette période a été rude : la fin de notre couple et la vente de la maison l’affectaien­t. Moi, j’avais hâte de tourner la page et de recommence­r quelque chose, mais lui était nostalgiqu­e de notre bonheur perdu. J’ai parfois eu l’impression qu’il faisait traîner les travaux pour prolonger un peu notre vie de famille. Plus d’une fois l’atmosphère s’est tendue entre nous !

En février, notre maison a enfin été mise en vente et, un mois et demi plus tard, un compromis était signé chez le notaire. Ensuite, j’ai pu louer un appartemen­t dans notre ville, et Jacques une petite maison dans un village des alentours.

Avec le recul, je crois maintenant que cette cohabitati­on nous a aussi permis de nous séparer en douceur et de préparer les enfants à leur vie entre leur père et moi.

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