Une belle rencontre entre deux femmes
Margarita Barrientos, interviewée par Vanessa, notre lectrice
Née dans une famille très pauvre, orpheline de mère à 11 ans, abandonnée avec ses frères et soeurs par son père, Margarita se marie à
15 ans avec Isidro Antúnez : ensemble, ils s’installent dans un faubourg de Buenos Aires et ont des enfants.
Au début des années 1990, des pluies diluviennes ravagent les quartiers pauvres de la capitale : l’eau, la boue, les rats jettent à la rue des centaines de famille et causent de nombreuses morts. Margarita décide de s’occuper des enfants à l’abandon. Elle n’arrêtera jamais. En 1997, une émission de télévision révèle son énergie et sa bonté à toute la société argentine. Dès lors, des fonds affluent pour financer sa fondation. Plus de vingt ans après, Margarita continue de lutter contre la pauvreté. Même si Vanessa est impressionnée face à une telle figure de la solidarité, elle engage tout de suite la conversation.
Vanessa. Vous avez construit une foule de choses. Quand vous regardez en arrière, quelle est votre plus grande joie ?
Margarita. De voir que les gens mangent à leur faim, surtout les enfants, et qu’ils trouvent ici tout ce dont ils ont besoin, comme un centre de soins, une école, une crèche… Nous avons accompli beaucoup, mais il reste encore à faire : nous allons bientôt ouvrir une caserne de pompiers avec des bénévoles, et un centre culturel pour que les enfants puissent aussi dessiner, chanter…
Vanessa. Comment trouvez-vous les fonds pour développer et entretenir tout cela ?
Margarita. Je vais frapper à toutes les portes ! Je le fais moi-même, car je ne veux pas d’intermédiaire. Je préfère parler et expliquer quels sont les besoins des femmes, des enfants, de ceux qui vivent ici, dans ce quartier.
Vanessa. Vous découragez-vous parfois ?
Margarita. Jamais ! Je ne perds jamais espoir de voir des situations s’améliorer. Quand on travaille avec des personnes défavorisées, on enrichit son coeur !
Vanessa. Quels sont vos projets ?
Margarita. Continuer ! Je suis en train de créer un centre comme celui-ci dans mon village natal, à Añatuya, dans le nord du pays. L’inauguration de la cantine est prévue pour fin juin. Il faudra venir voir ça !