Des retraités très sollicités
Aujourd’hui, beaucoup de personnes de 60 ans et plus parviennent à mieux vivre financièrement que celles qui travaillent*.
En effet, souvent, ces retraités ou presque, ont fini de rembourser le crédit de leur logement et, en cumulant leurs deux pensions, se trouvent a priori à l’abri des tourmentes, même s’ils ne « roulent pas sur l’or ». Conscients de cet avantage, 93 % se disent prêts à accueillir et à soutenir leurs enfants en cas de difficulté (Les Français et la famille, étude Ifop, janvier 2017). Cette aide des plus âgés envers les plus jeunes est un phénomène assez nouveau. « Près d’un tiers des retraités soutiennent aujourd’hui leurs enfants, car ces derniers sont de plus en plus confrontés à des problèmes d’emploi », explique Céline Bracq, directrice générale de l’institut de sondages Odoxa, qui a réalisé une grande étude à ce sujet**. Mais les retraités ne mettent pas que la main au portefeuille : très en forme à 60 ou 70 ans, ils sont aussi souvent sollicités pour garder les petits-enfants. MariePaule, 62 ans, a choisi de déménager près de sa fille, à 700 km de son domicile, afin de voir davantage les siens et de se rendre utile. « Christelle, ma fille, court tout le temps, et elle n’avait pas beaucoup d’occasions de venir me rendre visite, explique cette ancienne institutrice célibataire. Mes petits-enfants grandissaient vite, cela n’avait pas de sens que je sois si loin d’eux : ils sont ce que j’ai de plus précieux dans ma vie ! » Une fois installée, Marie-Paule a proposé spontanément à sa fille de garder ses enfants après l’école. Et elle adore son nouveau rôle ! Comme elle, en France, 7 % des grands-parents s’occupent de leurs petits enfants au quotidien***. Et bien plus nombreux sont ceux qui les prennent en charge un jour ou deux par semaine ! Même si, en plus de leur descendance, de nombreuses femmes de 50 ans et plus, retraitées ou sur le point de l’être, s’occupent également de leurs parents. « Avec l’allongement de la durée de la vie, la famille d’aujourd’hui rassemble jusqu’à quatre générations, remarque le docteur Delage. C’est une situation inédite pour notre société ! » Ainsi, quand le quatrième âge perd peu à peu son autonomie, ce sont les jeunes seniors qui les secondent dans leurs déplacements, leurs courses… Une solidarité entre les âges qui peut s’avérer parfois fatigante pour cette génération « pivot » prise entre ses parents, ses enfants et petits-enfants, mais qui renforce aussi les liens et fait, au final, le bonheur de toute la tribu !
Une situation inédite : la génération pivot