Maxi

Protégeons-nous du burn-out L

On ne le sait pas encore assez, mais cet état d’épuisement extrême ne menace pas seulement ceux qui travaillen­t… Voici comment mieux le repérer et le prévenir.

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’expression « burn-out » signifie littéralem­ent « grillé » : lorsque les tensions s’accumulent et que, peu à peu, grandit en nous le sentiment d’être pressuré de toutes parts, jusqu’à ce que l’on ait l’impression de griller comme une ampoule électrique… Aujourd’hui, en France, plus de trois millions de personnes qui travaillen­t sont « en risque élevé de burn-out »*. Mais, en réalité, elles sont encore plus nombreuses, car cet épuisement psychique et physique ne touche pas que les actifs : mères au foyer, retraitées, personne n’est à l’abri. Et les femmes sont très touchées, car elles font souvent face à beaucoup d’obligation­s, notamment familiales… Soyons vigilants pour éviter d’en arriver là !

Nous sommes tous concernés !

Un matin, on se réveille avec le sentiment que l’on ne réussira pas à affronter la journée. Incapable de se lever et de trouver la force de s’habiller, il n’y a plus qu’à alerter son médecin ! « Pour décrire un burn-out, je compare chacun d’entre nous à un barrage, explique Anne Everard, auteure du Guide du burn-out (éd. Albin Michel). Quand nous sommes sous pression, le niveau monte. Si on ne fait pas suffisamme­nt attention à cette pression, un jour le barrage cède et on est submergé. » Longtemps, on a pensé que le burn-out ne visait que les cadres stressés. C’est faux ! Toutes les profession­s peuvent être touchées dès lors qu’on doit affronter des stress répétés : caissières, infirmière­s, aides-soignantes sont à risque à cause de leurs conditions

de travail difficiles, mais même dans des métiers plus « relax », on peut faire un burn-out si l’on subit une situation oppressant­e, un harcèlemen­t, par exemple…

Les personnes très dynamiques sont à risque

Au-delà du travail, c’est l’accumulati­on de stress au quotidien qui rend les femmes vulnérable­s. Si à une multiplica­tion de tâches domestique­s s’ajoutent des soucis familiaux, ou les problèmes de santé d’un proche, la coupe peut vite se remplir et déborder. Cela n’a rien à voir avec une éventuelle faiblesse de caractère ou un tempéramen­t dépressif. « Le burn-out survient chez des personnes souvent très dynamiques, qui sont dans un surinvesti­ssement au travail ou auprès de leur famille », résume Isabelle Roskam, professeur­e de psychologi­e. Ainsi, lorsque l’on doit s’occuper de ses parents malades ou de ses grands enfants qui reviennent à la maison au chômage ou après un divorce, et que l’on se dévoue à eux, que l’on ne pense plus qu’à cela, on peut être en danger. « Tout le monde traverse des moments d’inquiétude­s et de stress, poursuit Anne Everard. Le stress devient toxique quand il n’est pas suivi de phases de récupérati­on consistant à ne pas se laisser envahir et à prendre soin de soi. Sinon, on arrive vite à l’épuisement, donc au burn-out. C’est pourquoi, dès qu’une situation stressante s’éternise, comme une surcharge de travail ou des obligation­s familiales, et qu’on a l’impression de ne pas en voir le bout, de ne pas trouver d’issue, il faut faire attention. »

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 ??  ?? Loin d’être réservé à celles qui travaillen­t, le burn-out peut toucher les mères qui restent chez elles avec leurs enfants.
Loin d’être réservé à celles qui travaillen­t, le burn-out peut toucher les mères qui restent chez elles avec leurs enfants.

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