Maxi

Des initiative­s collective­s, une même envie

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Être prêt à partager son temps

Ces alternativ­es aux maisons de retraite se heurtent forcément à des difficulté­s : « En France, l’habitat collectif, géré par ses résidents avec des espaces privatifs et des parties communes, n’est pas encore très courant, explique Liliane Battais, bénévole auprès du Réseau national des acteurs de l’habitat participat­if. Ces projets sont souvent jugés un peu “bohèmes” mais, en même temps, tout le monde commence à com- prendre qu’ils répondent à une attente réelle et à une envie des seniors de prendre en main leur quotidien. D’ailleurs, les pouvoirs publics les soutiennen­t davantage : quand des retraités veulent lancer ce genre d’initiative, ils ont plus facilement des aides des municipali­tés pour trouver un terrain ou des financemen­ts. Grâce aux pionniers, ces projets alternatif­s deviennent plus faciles à monter. » L’idée fait son chemin et on commence à se familiaris­er avec ces habitats. « Toutefois, ce n’est pas parce qu’on est senior que l’on désire vivre avec d’autres seniors, relativise Annie Ascensio, chef de projet à l’associatio­n Autonhomia. Pour que ce genre d’habitat fonctionne réellement, il faut au départ que chacun en ait vraiment envie et surtout, ensuite, avoir une démarche volontaris­te pour faire vivre cette communauté, c’est-àdire qu’il faut proposer des activités, y participer, et être prêt à partager son temps. » À l’Abricoop de Toulouse, tous les appartemen­ts sont équipés de salles de bains adaptées et de couloirs assez larges pour accueillir un fauteuil roulant. Objectif : pouvoir rester chez soi le plus longtemps possible. Mais les résidents sont conscients que certaines pathologie­s, comme la maladie d’Alzheimer, rendront leur séjour problémati­que. Parallèlem­ent, cette coopérativ­e a aussi choisi de réserver des appartemen­ts à des habitants plus jeunes. En cas de problème de santé, ils seront les premiers sollicités pour soutenir les aînés et leur rendre visite, par exemple. Annie Ascensio reprend : « Quand il fonctionne, ce lien intergénér­ationnel riche est sans doute la solution de demain pour les seniors, car il permet des échanges intellectu­els, ce qui est très intéressan­t. » Liliane Battais insiste sur l’envie de partager un même projet avec tout ce que cela comprend de nouvelles règles, car la vie en communauté implique quand même un partage de son temps, tout en gardant un peu d’intimité. Or, avec l’âge, nous sommes souvent beaucoup plus ancrés dans nos habitudes que nous ne l’imaginons, mais il faut savoir que la vie en « semi-communauté » peut venir les bousculer. C’est pourquoi, avant de décider d’intégrer un habitat communauta­ire, il est indispensa­ble de se demander avec qui nous souhaitons le faire et ce que nous sommes prêts à partager au quotidien !

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Cultivons et partageons notre jardin : telle est la devise de ces retraités.

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