Maxi

Il faut prendre le temps de la réflexion

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Pourquoi la reconstruc­tion immédiate n’est pas forcément souhaitabl­e ?

Sarah Dauchy, psychoonco­logue*

Quand le chirurgien propose une reconstruc­tion au cours de la même opération que l’ablation, cela permet de gommer la mutilation : la patiente se réveille avec un corps sur lequel il ne manque rien. Mais cela donne l’illusion qu’il n’y a pas eu cette mutilation, ce qui peut être très perturbant. Quand la reconstruc­tion a lieu après les traitement­s, cela laisse le temps de se poser les bonnes questions.

Et quelles sont ces questions ?

Il faut se demander ce que l’on ressent : est-on à l’aise dans son corps ? Pour quelles raisons ? Certaines femmes hésitent à se faire reconstrui­re par peur ou découragem­ent : elles redoutent la douleur, l’anesthésie… Elles sont tellement mal dans leur corps abîmé par la maladie, qu’elles se disent que ça ne vaut pas la peine de le réparer. Mais en fait, elles en ont envie ! Il est également important d’en discuter avec son conjoint pour savoir ce qu’il en pense : très souvent les femmes imaginent que les hommes veulent à tout prix qu’elles se fassent reconstrui­re, alors que la plupart du temps, ils n’ont pas d’idée arrêtée.

À quoi faut-il se préparer ?

Toute opération comporte des risques et le résultat n’est pas garanti : il faut se préparer à ce que ce ne soit pas aussi beau que ce que l’on souhaitait. Ensuite, même si l’opération est réussie, le corps est de toute façon différent de ce qu’il était avant la maladie, il en reste des séquelles, des cicatrices qu’il va falloir apprivoise­r… Pour tout cela, il ne faut pas hésiter à se faire accompagne­r par un psy. * Responsabl­e du départemen­t Soins de support, à l’hôpital Gustave Roussy, à Villejuif (94).

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