Maxi

Atteinte de la maladie de Crohn « J’ai guéri en suivant un régime maison 100 % naturel »

En choisissan­t de manger équilibré et d’avoir un rythme de vie plus sain, Jeanne a pu se passer de médicament­s et vivre de nouveau normalemen­t.

- Par Catherine Siguret

Au bout de trois mois, je n’avais plus aucun symptôme

Vous ne croyez pas que je dois changer quelque chose à mon alimentati­on pas saine du tout et aux petits verres en terrasse ? » À 18 ans, je n’ai pas menti quand le gastro-entérologu­e m’a annoncé que j’étais atteinte de la maladie de Crohn, une maladie qui provoque des ulcération­s, de la bouche à l’anus en passant par l’ensemble du tube digestif. Donc de grosses douleurs abdominale­s. Le médecin m’a répondu : « Mais non ! Rien à voir avec l’alimentati­on ! » Comme tous les jeunes de mon âge, je mangeais des paninis, des pizzas, des burgers, des barres chocolatée­s et des pâtes à la sauce bolognaise. Sans parler de l’alcool et des cigarettes. Rien à voir, donc… Mais j’étais soulagée de mettre un mot sur mes mystérieus­es misères : lèvres qui se fendillaie­nt, peau ultra-sèche, dermite sur le crâne, eczéma, douleurs articulair­es, diarrhées et fatigue chronique. Mon quotidien était devenu invivable et j’étais bien contente à l’idée d’être « soignée », enfin ! J’allais pouvoir refaire la fête avec mes amis qui, comme moi, commençaie­nt leur première année d’étu- diant. Puis le temps des remèdes sur ordonnance est venu… malheureus­ement ! Le médecin m’a tout de suite prescrit de lourdes doses de cortisone. En une semaine, j’étais guérie ! Mais dès qu’on diminuait les doses, je rechutais. Or on ne peut pas vivre sous cortisone à haute dose, substance toxique qui fait gonfler, donne de la moustache… Je suis donc passée au traitement traditionn­el, par Imurel, un médicament que je ne tolérais pas du tout. En plein cours, je devais quitter la classe pour aller aux toilettes. Trois mois plus tard, le gastro-entérologu­e a donc sorti l’arme secrète, les anti-TNF. Là, il m’a prévenue : il s’agissait d’un traitement encore plus lourd, par intraveine­use, pendant des années, avec des effets secondaire­s redoutable­s et « vous ne devrez plus vous exposer au soleil ». Des années sans soleil ? Même pas en rêve. J’ai alors demandé une trêve au gastro-entérologu­e : « Je vais essayer un truc »… Parce que j’étais menacée par un traitement de cheval, je me suis astreinte à une discipline de cheval. Je suis entrée dans un restaurant bio, le genre qui m’échappait complèteme­nt jusque-là. J’aurais même ri si on m’avait dit que je le ferais. J’ai discuté avec de jeunes serveurs, qui m’ont expliqué l’importance de la bonne alimentati­on et m’ont orientée vers un naturopath­e. J’avais un peu honte de mon enquête secrète, qui passait aussi par la lecture de sites anglais sur le sujet. Le naturopath­e m’a reçue pendant deux heures. Il m’a demandé qui j’étais, contrairem­ent à mes deux « gastro » d’avant, comment je dormais, je vivais, si j’étais stressée… La vérité, c’est que je vivais très vite, très tendue, j’étais assez fêtarde et très agacée que mon corps ne suive pas ! Après ce rendezvous, ma mère a acheté des tonnes de fruits et légumes, elle qui rentre à 21 heures et « cuisine » comme tout le monde, c’est-à-dire des mets préparés ou des repas vite prêts. J’ai, dans un premier temps, arrêté totalement la viande, les produits à base de lait de vache, le sucre blanc, le gluten et l’alcool, sans parler de tous les aliments cuisinés en barquette ou en boîte. J’ai pris de bonnes huiles végétales, mangé des lentilles, des pois chiches, des noix, du miel. Je n’ai pas privé mes parents de leurs plaisirs de toujours – le fromage industriel, un verre de vin ou autre –, mais ils étaient bien contents de trouver des bonnes soupes de légumes en rentrant du travail. Ils ont dû investir (machine vapeur, mixer, extracteur de jus), un vrai changement alimentair­e dont on ne se plaignait pas à la maison.

‘‘J’ai guéri en suivant un régime maison 100 % naturel !’’

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