Et si on parlait de la ménopause ?
Plus question de se laisser abattre par les bouffées de chaleur et les kilos liés à la ménopause. Aujourd’hui, ce moment marque un nouveau tournant dans l’existence.
Parce que l’on a toutes compris qu’il vaut mieux partager ses soucis pour mieux pouvoir les affronter, la ménopause est un sujet de conversation entre femmes. Certaines, même, n’hésitent pas à en rire, à l’instar de la comédienne Michèle Bernier qui, en 2010, s’amusait de la fin des règles dans son spectacle Et pas une ride !, lorsqu’elle interprétait Le Tango de la ménopause, une chanson particulièrement drôle. En effet, si cette période a longtemps été vécue dans le silence, aujourd’hui, quoi de mieux pour dédramatiser que d’en rire ? D’autant que ses répercussions sont à présent mieux prises en charge, donc moins pénibles à supporter. Désormais, la ménopause est l’occasion d’entamer une nouvelle ère où l’on prend plus soin de soi et de sa féminité.
Le début d’une nouvelle vie
Aujourd’hui, Hélène, 56 ans, assistante dans un cabinet d’expertscomptables, sourit quand on lui parle de ménopause : « Je craignais vraiment cette période ! Je revoyais ma mère à cette époque de sa vie, se cachant quand elle avait des bouffées de chaleur, accusant de fortes baisses de moral… Elle n’en parlait pas et je n’osais pas aborder le sujet, mais chaque fois que je venais la voir, je trouvais qu’elle avait pris un “coup de vieux”. Cela a engendré chez moi une appréhension énorme. Dès 40 ans, j’ai commencé à en parler à mon gynécologue. Heureusement, il a su trouver les mots pour m’expliquer que les choses avaient beaucoup évolué dans ce domaine, que les traitements hormonaux étaient très efficaces et qu’on pouvait anticiper les effets physiques. Surtout, il m’a rappelé que la ménopause n’était pas une maladie, mais une étape naturelle de la vie d’une femme. Ainsi, quand à 48 ans j’ai constaté les premiers symptômes, je n’ai pas ressenti le mal-être que je présageais. J’ai même vu ça comme une libération : plus de règles, pour moi, c’était une bonne chose ! » Si l’on estime aujourd’hui que seules 15 % des femmes ne souffrent d’aucun symptôme lié à la ménopause, 80 à 85 % sont affectées par des manifestations qui vont crescendo : irrégularité des règles, bouffées de chaleur, altération du sommeil, métabolisme plus paresseux, qui peut se traduire par une prise de poids… « Beaucoup de femmes ont encore tendance à associer tout cela à la vieillesse », regrette Isabelle Ranchet, auteure de Réussir sa ménopause (éd. Alpen). « C’est donc déprimant, d’autant que la ménopause arrive souvent en même temps que des changements familiaux : les enfants quittent la maison, on voit ses parents vieillir… C’est une période de grands bouleversements. » Mais il n’y a pas de fatalité : ce n’est pas parce qu’une amie ou votre mère a souffert d’importants désagréments et a mal vécu cette étape que ce sera votre cas. Ce qui importe, c’est le regard que vous portez alors sur vous-même. Est-ce la fin de quelque chose ou le début d’autre chose ? « Trop de femmes envisagent encore la ménopause comme un moment où la possibi- lité de faire des enfants leur est enlevée, regrette également Serge Guérin, sociologue et auteur de Silver Génération, 10 idées reçues à combattre à propos des seniors (éditions Michalon). Or, cela peut aussi signifier une liberté retrouvée : les femmes ne sont plus soumises à leur cycle hormonal, elles ont l’opportunité de vivre une sexualité paisible, sans contraception et sans crainte de tomber enceintes. C’est donc une nouvelle existence qui s’ouvre ! » Et grâce à l’espérance de vie qui s’allonge, l’après-ménopause annonce une longue étape de la vie dont il est possible de profiter pleinement.