J’ai sans cesse peur d’être malade
Phobique ou juste stressée ? Voici comment parvenir à relâcher la pression.
Un mal de tête, une douleur dans la poitrine et vous imaginez le pire. Cette peur panique remonte souvent à l’enfance : petite, vous avez peut-être été trop couvée par vos parents qui vous emmenaient toutes les semaines chez le médecin, de crainte que vous ne tombiez malade. Des carences affectives, des problèmes de deuil non résolus, de séparations conjugales ou des peurs de l’abandon peuvent aussi expliquer cette phobie qui est en réalité un appel au secours (« Occupez-vous de moi ! »). Cela peut enfin résulter d’un stress extrême au travail ou de tensions réelles au quotidien qui vous donnent des sensations d’oppression, des impressions de malaise imminent. Le problème, c’est que cette angoisse n’est pas forcément comprise par vos proches. Une fois les examens nécessaires réalisés, ils ironisent ou ne supportent plus de vous entendre vous plaindre « pour rien ». Même votre médecin traitant doute de votre crédibilité, ce qui renforce votre mal-être. Un travail sur vous est nécessaire pour enrayer ce cercle vicieux. Repérez tout d’abord le moment où vous posez une étiquette erronée sur vos symptômes (non, des migraines persistantes ne sont pas toujours synonymes de tumeur au cerveau !). Rationalisez dès cet instant en cherchant objectivement si votre douleur n’a pas une explication. « J’ai mal au bras ou au dos : c’est normal, j’ai aidé Sophie à déménager, ou j’ai porté trois packs d’eau hier, ou j’ai été stressée hier par tel événement… » Pour relativiser davantage, apprenez à vous décentrer de votre corps. Au lieu de vous focaliser sur la douleur, sortez, faites du sport, voyez des amis. Bien souvent, la douleur disparaît lorsqu’on est occupé et que l’on ne pense plus. Vous pouvez aussi apprendre à mieux maîtriser le langage de votre corps en recourant aux techniques de sophrologie ou de relaxation. En travaillant votre respiration, vous parviendrez à calmer l’angoisse quand elle monte. Toutefois, si vraiment la pression est trop forte et que cela vous empêche de vivre, n’hésitez pas à consulter un spécialiste : les thérapies comportementales sont très efficaces pour lutter contre cette phobie.