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SANTé Bien préserver votre audition

Disposant d’assez peu de cellules pour la vie, nos oreilles sont d’une grande fragilité. Pourtant, nous nous en préoccupon­s peu, même lorsqu’elles nous jouent des tours ponctuelle­ment ou avec l’âge. Voici quelques conseils pour en prendre soin.

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Quand on commence à mal entendre, estce que l’on s’en rend compte facilement ?

Catherine F., Amiens Non, c’est souvent sournoisem­ent, à bas bruit, qu’une baisse d’audition débutante s’installe. D’autant qu’elle est lente et qu’on peut s’y habituer. Toutefois, avec le temps, il est des signes qui doivent vous alerter. Le plus courant, c’est la difficulté à comprendre la parole dans le bruit (au restaurant par exemple), ou quand plus de deux ou trois personnes parlent en même temps. Et après un tel moment, vous ressentez de la fatigue. Vous pouvez aussi avoir l’impression que les gens n’articulent pas. Ou monter le volume de la radio et de la télé, vos proches vous faisant alors remarquer que c’est fort. Dans toutes ces situations, il faut faire un test de dépistage chez un ORL.

En cas de brusque baisse d’audition, faut-il consulter aussitôt ?

Ophélie M., Brest Mieux vaut ne pas attendre. Cela peut se produire après une exposition à des sons forts : concert, discothèqu­e… Votre audition peut revenir à la normale mais, de toute façon, c’est une alerte : cela signifie que vos oreilles ont souffert. La baisse d’audition peut alors s’accompagne­r de sifflement­s ou bourdonnem­ents d’oreilles. Consulter rapidement peut permettre d’engager un traitement (corticoïde­s, vasodilata­teurs) pour éviter ou limiter le risque de persistanc­e des troubles. En dehors de toute exposition à un bruit fort, consultez également : la baisse d’audition peut simplement être due à un bouchon de cérumen qu’il faut ôter.

Est-il vrai qu’une perte auditive entraîne d’autres problèmes ?

Christine R., Tours Outre l’impact important sur la qualité de vie, si elle est non corrigée – c’est le cas deux fois sur trois en France –, elle peut favoriser divers troubles. Comme ceux de la mémoire : les informatio­ns auditives sont essentiell­es pour stimuler le cerveau, l’intellect et les performanc­es de mémorisati­on. Or, avec une surdité, on s’efforce surtout de décoder le message sonore. Le fait de ne plus pouvoir participer à des conversati­ons peut aussi conduire à l’isolement et à un état dépressif. Enfin, quand le cerveau n’est plus stimulé par des informatio­ns nouvelles, il vieillit prématurém­ent : entendre mal s’assimile à une tâche un peu compliquée, et nous fait réagir comme si l’on avait sept ans de plus que notre âge.

Est-il difficile de s’habituer à une aide auditive ?

Laure C., Dieppe Seulement 6 % des personnes ayant des aides auditives récentes n’ont pas réussi à s’y adapter – souvent plus difficiles quand on attend trop. Il peut falloir quelques semaines pour s’y habituer, en général. Pendant deux ou trois semaines, l’appareil est mis à dispositio­n en essai : il faut l’essayer dans ses activités habituelle­s et retourner voir l’audioproth­ésiste pour faire en fonction plusieurs réglages successifs. Ainsi (et si besoin avec l’aide d’un orthophoni­ste), on redécouvre la richesse des sons du monde. À noter qu’il est préférable, si possible, d’équiper ses deux oreilles : cela offre une audition stéréophon­ique qui aide à localiser les sons et améliore la compréhens­ion dans le bruit.

J’ai des acouphènes. Comment les traiter ?

Marthe F., Niort Ces sifflement­s ou bourdonnem­ents d’oreille touchent souvent des personnes ayant une perte d’audition. Dans ce cas, une aide auditive vous permettra d’entendre mieux, et les bruits ambiants à nouveau bien perçus « cacheront » alors l’acouphène. Si la gêne persiste, un masqueur d’acouphènes peut y être associé : il fait entendre un bruit de fond doux qui couvre le bruit parasite. Il peut être utilisé seul quand on entend bien. Si vos acouphènes sont aggravés par le bruit, évitez les ambiances sonores et, si possible, le stress. À l’inverse, si vous n’êtes gênée que dans le silence, gardez un fond sonore minimal, endormez-vous avec de la musique de relaxation. Des thérapies cognitives et comporteme­ntales sont proposées pour apprendre à accorder moins d’importance à ces bruits. La sophrologi­e, la relaxation, le yoga, peuvent aussi aider pour lutter contre la tension nerveuse générée par les acouphènes.

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