Il faut préserver la sérénité familiale
Nos enfants et petits-enfants sont-ils heureux d’être ainsi sans cesse sollicités et de pouvoir négocier jusqu’à ce que leurs désirs soient satisfaits ? Tant s’en faut ! « Un enfant qui fait ce qu’il veut est un enfant qui va être potentiellement très angoissé, explique Camille Benoit, fondatrice du site psyadom.com. Car s’il parvient à faire plier les adultes avec ses caprices, il aura l’impression de n’avoir personne pour le guider dans sa vie. » De plus, il risque d’avoir du mal à trouver sa place avec les autres enfants : tellement habitué à être le centre du monde, à voir ses désirs satisfaits, il aura du mal à s’adapter à la vie sociale. Il ne comprendra pas qu’il faut partager, ne supportera pas la contrainte, ne tolérera pas de perdre, ne saura pas discuter et trouver des compromis. Il peut alors vivre des moments de solitude et de rejet. Quant à l’harmonie familiale, elle aussi pâtit de l’absence de limites. « Ma fille a élevé des enfants asociaux et malpolis ! » se désole Annie, 60 ans. Ainsi, des tensions entre les membres de la famille peuvent menacer… Les grandsparents en ont assez de leurs petits-enfants et ne tiennent pas à les garder très longtemps. Et les parents, qui ne supportent plus les cris, se disputent entre eux, n’osent pas s’avouer qu’ils en ont assez de ce monstre qui fait la pluie et le beau temps, qui ne décolle pas de son écran, à qui il faut sans cesse expliquer les bienfaits des légumes… « Heureusement, même si un mauvais pli est pris, on peut redresser la situation et apprendre à dire non », assure Virginie Bapt, psychothérapeute. Plus facile à dire qu’à faire ? Certes ! Mais tout à fait réalisable ! D’abord, les parents doivent ensemble se mettre d’accord sur les règles : temps d’écran, heure de coucher, sorties… Puis clairement les expliquer à l’enfant ou l’ado. Ensuite, il faut tenir ! Malgré les pleurs, les menaces, les cris… Plus l’enfant est jeune, plus cela peut sembler simple. Mais même avec un ado, il est possible de rectifier le tir ! « Et si on a du mal, on peut se faire aider par un thérapeute », conseille Virginie Bapt. En tout cas, ça vaut le coup de tout reprendre en main, car il en va du bonheur de l’enfant et de toute la famille !