Vendre, louer, acheter… et partager !
Le système de vente-achat, de location ou de troc entre particuliers, c’est économique et c’est aussi une bonne façon de rencontrer des gens !
Aujourd’hui, plus d’un Français sur deux a déjà négocié avec un particulier l’achat ou la location d’un objet ou d’un service*. Les spécialistes appellent cela l’économie du partage, mais c’est tout bonnement une pratique à laquelle nous nous livrons parce qu’elle est très simple. En effet, il suffit de s’inscrire sur un site qui met les particuliers en relation pour ne plus rien payer au prix fort ou pour arrondir ses fins de mois. Parfois, c’est juste un échange de bons procédés. Et dans tous les cas, c’est une façon bien agréable de faire des rencontres. * Étude Sociovision.
Sa maison, sa voiture, son savoir-faire, tout se troque
Cela arrive à tout le monde (ou presque) aujourd’hui : vendre ou acheter un meuble d’occasion sur Leboncoin, consulter des annonces sur Airbnb pour louer un appartement ou une maison de vacances, faire du covoiturage grâce à des sites comme BlaBlaCar… Toutes ces pratiques ont vu le jour il y a une dizaine d’années grâce à la généralisation d’Internet. « Ces bonnes idées ont décollé au bon moment », analyse Rémy Oudghiri, directeur général adjoint de l’observatoire Sociovision, qui a dirigé une étude sur le sujet. « En effet, en 2008, lorsque la crise a éclaté, nous nous sommes tout naturellement tournés vers des manières de consommer nous permettant de dépenser beaucoup moins : pourquoi prendre un billet de train à plein tarif quand on peut diviser le prix de son voyage en partageant la voiture de quelqu’un qui va au même endroit ? Pourquoi acheter une ponceuse pour s’en servir une ou deux fois quand on peut “louer” celle d’un voisin à un prix beaucoup plus modique ? », précise-t-il. « On est juste partis de besoins simples, comme le matériel de bricolage », se souvient Alexandre Woog, cofondateur du site E-loue, qui met en relation des propriétaires et des particuliers pour la location d’objets divers. « On s’est dit que, quand on a besoin de quelque chose, le plus simple est de s’adresser à son voisinage. Mais les gens ne se connaissent pas forcément. Il suffisait juste de les mettre en contact ! » Pour autant, la crise et l’envie de limiter ses frais n’expliquent pas tout. Pour beaucoup d’utilisateurs, ces pratiques sont désormais une nouvelle façon plus éthique de consommer : « Après
avoir longtemps acheté et revendu des vêtements d’occasion sur eBay et des livres sur Priceminister, je pratique le covoiturage, explique Laure, 41 ans. Tout cela, c’est un état d’esprit, celui du partage, et on peut le mettre en place dans son quartier. Récemment, par exemple, j’ai traduit en anglais la plaquette d’une de mes voisines, professeure de yoga, qui, en échange, m’a permis d’assister à des séances gratuites. » Mettre en commun les énergies et les savoir-faire, tel est également le but des Repair Cafés. Ces ateliers, qui sont gérés par des bénévoles bricoleurs, proposent de prolonger la durée de vie des objets et appareils ménagers (cafetière, grille-pain…) en échange d’un peu d’argent. « On démonte ensemble les objets et on essaie ensuite de les réparer », explique Dina Duverneuil, présidente d’un Repair Café à Condat-sur-Trincou, en Dordogne. Il existe plus de deux cents ateliers partout en France et, parfois, l’argent n’intervient même pas : les pros montrent comment réparer certains objets afin que chacun puisse le faire ensuite chez lui en toute autonomie. On économise donc en prolongeant la vie des objets sans rien attendre en retour, sinon partager un bon moment, agréable et utile, avec des gens qui en ont eux aussi assez de jeter quand cela peut encore fonctionner et qui préfèrent le recyclage, l’échange et le partage à la consommation du neuf !