Maxi

Chacun y trouve son bénéfice

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Peut-on vraiment gagner de l’argent en partageant ? En tant que client, on en économise, c’est certain. En moyenne, 380 euros par an*. En revanche, en tant que « vendeur », c’est très variable. « L’an dernier, j’ai proposé des plats faits maison sur le site Comuneat, confie Emma, 45 ans. En effet, comme je cuisine tous les jours pour ma petite famille et que je prévois mes menus à l’avance, j’ai pensé que je pouvais cuisiner une ou deux portions supplément­aires pour les vendre et arrondir un peu mes fins de mois. Finalement, cela ne m’a rapporté que quelques dizaines d’euros, mais j’ai fait de belles rencontres dans mon quartier et j’ai appris plusieurs choses : acheter dans des proportion­s conséquent­es, mais suffisante­s pour éviter le gâchis, gérer des stocks et m’organiser afin de cuisiner pour beaucoup de personnes. Du coup, j’en ai profité pour lancer Miàm, mes inventions à manger, un blog de partage de recettes**, un tremplin pour me faire connaître et me lancer dans la restaurati­on. Aujourd’hui, certains voisins pour qui je cuisinais fréquenten­t La Bicyclette Café du Coin, le restaurant où je travaille. » S’il ne faut pas espérer des revenus très importants (lire l’encadré « Des activités intéressan­tes pour compléter son revenu », page précédente), les avantages se situent à plusieurs niveaux. « Je loue ma maison quand je pars en congé, témoigne Sonia, 46 ans. Cela me permet de financer un peu les vacances de ma famille, mais également de rencontrer des touristes étrangers avec qui je reste ensuite en contact et que je peux solliciter si, plus tard, je vais dans leur pays. » Ces échanges créent des liens dont nous avions besoin depuis longtemps et que l’on avait sans doute un peu perdus de vue car, quand on y pense, les Gîtes de France, créés en 1957, avaient déjà mis en place cette formule de vacances en logeant chez l’habitant. Tout comme les B&B, dans les pays anglo-saxons, ont toujours été une alternativ­e à l’hôtel. « Aujourd’hui, les gens favorisent, quand ils le peuvent, les échanges de proximité, analyse Philippe Silberzahn, professeur d’économie à l’Emlyon Business School. S’ils ont le désir de faire une bonne affaire, ce n’est pas le seul moteur, le fait de rencontrer des gens dans une société où c’est souvent difficile est une motivation plus importante ! » * Étude Sociovisio­n. ** Voir sur miam.cooking.

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Louer sa maison

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