Maxi

Pourquoi se former aux gestes de secourisme ?

À chaque instant, n’importe où, nous pouvons nous retrouver dans une situation où la vie de quelqu’un est en jeu. Savoir bien réagir est alors capital !

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˝ À présent, je suis davantage sereine quand je garde mes petits-enfants ˝

Au travail, à la maison, sur les routes… Si un accident survient, il faut agir vite. En attendant l’arrivée des secours, nous pouvons prodiguer les premiers gestes et sauver ainsi une vie. Pour cela, il faut connaître les bons comporteme­nts à adopter. Or, en France, un citoyen sur deux a suivi une formation aux gestes de premiers secours. Selon la Croix-Rouge, si 20 % de personnes supplément­aires étaient formées, 10000 vies pourraient être sauvées chaque année. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?

Danièle, 64 ans, deux petits-enfants, employée dans un cinéma, Asnières-sur-Seine (92)

À la naissance de mon premier petit-fils, il y a six ans, mon mari et moi nous sentions parfois un peu maladroits quand ma fille nous le confiait. Il faut dire que nous ne nous étions pas occupés d’un nouveau-né depuis trente et un ans ! Lorsque notre deuxième petit-fils est né, mon mari et moi avons envisagé d’apprendre les gestes des premiers secours. Après avoir vu une émission télévisée sur le sujet, j’ai appris qu’il existait des initiation­s spécifique­s pour porter secours aux enfants et nourrisson­s. Je me suis donc connectée sur le site de la Croix-Rouge. En quelques clics, je nous ai ins- crits. Quinze jours plus tard, nous nous retrouvion­s un samedi dans un local de l’associatio­n avec un groupe de onze personnes, composé de jeunes parents et d’une assistante maternelle. La formation a eu lieu sur une matinée, dans une ambiance très conviviale. Avec une première partie théorique où l’on nous a expliqué pourquoi il était important de faire un massage cardiaque, pourquoi il ne fallait pas asseoir quelqu’un qui faisait une hémorragie, qui appeler en cas de problème… Puis, une mise en pratique des gestes d’urgence sur des mannequins d’enfants et de bébés. À notre retour, mon mari et moi nous sommes entraînés à la maison sur nous-mêmes pour répéter la gestuelle. J’ai trouvé cela si intéressan­t que j’en ai aussitôt parlé à des amies, également grands-mères, qui ont décidé de s’inscrire près de chez elles. Ma fille va également suivre cette formation avec son conjoint. Et nous en avons parlé à mon petit-fils de 6 ans afin qu’il apprenne à téléphoner et à alerter en cas d’accident. Je me sens bien plus sereine quand je le garde avec son petit frère. Je vais continuer à en parler autour de moi car je pense que tout le monde devrait apprendre ces gestes de base.

˝ Je suis intervenue deux fois ˝ 46 ans, préparatri­ce de commande, Cornimont (88) Christelle, ˝ Je me sens rassurée de savoir comment réagir ˝ Agnès, 42 ans, 4 enfants, agent territoria­l spécialisé des écoles maternelle­s à Rémérévill­e (54)

Chaque année, je me porte volontaire pour suivre la journée de formation aux gestes qui sauvent proposée par mon entreprise. Mon père était sapeur-pompier. J’ai donc été sensibilis­ée depuis mon plus jeune âge à l’importance de connaître ces gestes. D’ailleurs, j’ai eu deux fois l’occasion de les mettre en pratique. Il y a plusieurs années, lors d’une soirée de village, une bagarre a eu lieu devant la salle des fêtes. J’étais à l’intérieur, lorsque des cris m’ont alertée. Un homme avait été blessé d’un coup de couteau. J’ai aussitôt demandé des torchons, et j’ai pu faire un tampon de compressio­n pour stopper l’hémorragie en attendant l’arrivée des pompiers. Une autre fois, en hiver, alors que nous étions en route avec mon mari pour aller dîner chez des amis, nous nous sommes retrouvés face à une voiture retournée sur le bas-côté. Trois jeunes de 18-19 ans avaient fait un tonneau en glissant sur la route enneigée. Jusqu’à l’arrivée des secours, j’ai suivi les consignes que j’avais apprises lors des formations : j’ai sécurisé la zone pour éviter qu’une voiture arrive trop vite et provoque une collision. Les jeunes n’avaient heureuseme­nt que des blessures légères, mais ils étaient très secoués. Ils étaient coincés dans la voiture, la tête en bas, ces dix minutes d’attente ont dû leur paraître interminab­les, mais j’ai senti que notre présence les rassurait vraiment. De mon côté, j’étais contente d’avoir accompli mon devoir de citoyenne. Il y a neuf ans, une de mes filles, âgée de 4 ans à l’époque, s’est brûlé le bras. Mon mari et moi avons posé un gant sur la plaie, ce qui a décollé sa peau… J’ai appris par la suite que nous aurions dû passer sa brûlure sous l’eau froide. J’ai alors réalisé combien connaître les bons gestes en cas d’accident était important. Ainsi, il y a trois ans, quand j’ai pu bénéficier d’une formation dans le cadre de mon travail, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai appris à réagir en cas d’étouffemen­t, de brûlures… Depuis, je réactualis­e mon savoir tous les ans afin de rester à niveau pour ne pas oublier ce qu’il faut faire en cas d’urgence et revoir les gestes particulie­rs comme le massage cardiaque. Cette année, j’y suis même allée, alors que j’avais le pied cassé ! Mes trois filles, de 14, 12 et 11 ans, m’ont accompagné­e pour la première fois. Pendant les quatre heures de formation, nous avons vu et revu les gestes à exécuter en cas d’hémorragie, de brûlure, d’étouffemen­t, de malaise ou d’arrêt cardiaque. Notre mairie s’est équipée de trois défibrilla­teurs (à utiliser en cas d’arrêt cardiaque, NDLR), que nous avons aussi appris à manipuler. Dans notre commune, le centre de secours le plus proche se trouve à vingt minutes… S’il y a un problème, il est donc vital de savoir quoi faire en attendant leur arrivée. Notre formatrice nous a raconté qu’il y a six mois, elle était tombée inconscien­te au sol. Sa fille de 17 ans a alors accompli les gestes qu’elle lui avait appris pour la mettre en position latérale de sécurité, avant d’appeler les pompiers. Comme je vis seule avec mes enfants, je suis rassurée de savoir que chacun d’entre eux pourra réagir si j’ai un malaise, et éventuelle­ment secourir son frère ou sa soeur en mon absence.

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