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Comment et pourquoi résister aux contrefaço­ns

Loin de ne concerner que les articles de luxe, les contrefaço­ns touchent tous les produits de la vie courante. Apprenez à vous en méfier et à les repérer !

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Nous sommes toutes à la recherche de la bonne affaire ! Mais, parfois, cela nous conduit à acheter un article vendu à un prix beaucoup trop beau pour être honnête. En effet, derrière ces affaires se cachent parfois des contrefaço­ns. Si, pendant longtemps, seuls les produits de luxe étaient copiés, les faux ont désormais envahi de nombreux domaines : jouets, médicament­s, denrées alimentair­es, appareils ménagers, cigarettes, pièces détachées automobile­s… Ces copies représente­nt aujourd'hui de 5 à 9 % du commerce mondial. Si leurs saisies aux douanes ne cessent d'augmenter, il en reste encore trop entre les mains des consommate­urs. Or, cela n'est pas sans danger : en plus d'être illégales, les contrefaço­ns peuvent présenter de vrais risques pour notre sécurité et celle de nos proches.

Des imitations fabriquées en masse

Alors qu’en 2015 les douanes françaises ont saisi sept millions de produits contrefait­s, ce chiffre est passé à plus de neuf millions en 2016. Certes, les douaniers sont de mieux en mieux formés pour détecter des copies aussi performant­es soient-elles, mais le développem­ent d'Internet et de la vente en ligne rend plus aisée la circulatio­n de faux produits : il est en effet très facile pour les escrocs de nous tromper quand on ne voit que des photos de la marchandis­e que l'on achète et qu'on ne peut ni la toucher ni la contempler. En outre, la vente par Internet multiplie les envois de colis ; le contrôle des douanes devient donc plus compliqué, ce qui facilite l'écoulement des stocks frauduleux. Aujourd'hui, ces objets sont fabriqués en masse et vendus en ligne dans le monde entier.

Un réseau de distributi­on multiple

Beaucoup de ces copies sont écoulées sur Internet, mais aussi par des vendeurs à la sauvette dans la rue ou sur des marchés de fortune : 1,4 million d'imitations de vêtements de marque circulent ainsi, comme 900000 jeux et jouets. Très au fait de la mode, les faussaires sont réactifs et savent faire fabriquer rapidement des faux en fonction du goût du moment. Ils s'adaptent aussi à la saisonnali­té : en été, ils vendent des lunettes de soleil et en hiver des doudounes ou des médicament­s contre le rhume.

Des dangers bien réels

Près de 80 % des contrefaço­ns sont fabriquées en Asie, essen- tiellement en Chine, dans une absence totale de respect des normes. Ainsi, les produits de beauté, crèmes pour le corps ou le visage, maquillage­s sont confection­nés avec des composants susceptibl­es d'être toxiques et de provoquer des allergies. Dans la compositio­n de « faux » parfums, on trouve souvent de l'urine de porc. De même, il n'est pas rare de voir la batterie des téléphones portables contrefait­s exploser et brûler le visage de l'utilisateu­r. Même chose pour les petits appareils électrique­s comme les grille-pain qui prennent feu subitement, ou les poêles en faux Téflon qui, en chauffant, dégagent des vapeurs toxiques, ou encore des plaquettes de frein qui ne freinent pas et peuvent coûter la vie aux passagers du véhicule !

La loi condamne de tels achats

La douane effectue régulièrem­ent des contrôles de colis dans les bureaux de poste. Si les douaniers trouvent des produits contrefait­s, l'acheteur se voit confisquer son achat et est contraint de payer une amende égale à deux fois la valeur de l'article authentiqu­e. Ainsi, la copie d'une montre de marque de 50 euros peut finalement coûter 100 euros d'amende. Et ce, même si l'on a acheté cette copie sans le savoir, car « nul n'est censé ignorer la loi ». Il faut se rappeler qu'en achetant des contrefaço­ns, on encourage le travail clandestin (des enfants notamment) dans des conditions douteuses, on porte atteinte à l'environnem­ent à cause de l'utilisatio­n de produits toxiques et on nuit à nos propres emplois, car cela entraîne un manque à gagner pour les entreprise­s qui peuvent être amenées à réduire leurs effectifs en compensati­on.

En cas de contrefaço­n avérée, que faire ?

N’hésitez pas à porter plainte à la police, la gendarmeri­e ou à la Direction départemen­tale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin de leur signaler les faits. C'est important : vous aiderez ainsi à faire démanteler les réseaux. Une plateforme gouverneme­ntale permet de déposer vos témoignage­s : internetsi­gnalement.gouv.fr.

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Méfiez-vous des affaires trop alléchante­s !
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Les saisies effectuées par les services des douanes sont de plus en plus nombreuses.

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