Maxi

Les aidants sont enfin mieux soutenus !

S’occuper d’un proche diminué n’est pas de tout repos. Sachez être efficace tout en apprenant à vous ménager !

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Aujourd’hui, environ 11 millions d’entre nous aident régulièrem­ent un proche souffrant d’une maladie chronique, d’un handicap ou de dépendance*. En effet, l’allongemen­t de la durée de vie s’accompagne souvent de quelques maux. « J’ai hébergé ma mère en convalesce­nce après une mauvaise chute, se souvient Régine, 55 ans. Elle avait plus de 90 ans, du coup, pour éviter que cela ne se reproduise, j’ai préféré l’accueillir de façon permanente. » Outre les problèmes liés au grand âge, les aléas de la vie peuvent toucher tout le monde, car personne n’est à l’abri d’un accident ou d’une maladie, qui rend le quotidien plus compliqué pour tout le monde. « Depuis cinq ans, je vois mon mari s’enfoncer dans la maladie d’Alzheimer, témoigne Chantal, 69 ans. Il a fallu que j’apprenne à vivre avec, c’est-à-dire avec les visites des infirmiers, des orthophoni­stes ou des aides ménagères. Je n’avais pas imaginé notre vie ainsi. » On se prépare rarement à devenir aidant. Pour vous soutenir et faire face à cette situation, nos spécialist­es vous conseillen­t.

Une lourde charge au quotidien

Près de 82 % d’entre nous** sont inquiets à l’idée de devenir un jour un aidant ! Rien d’étonnant : depuis plusieurs années, on se rend compte qu’occuper ce rôle aux côtés d’un parent peut s’avérer lourd de conséquenc­es. En effet, 40 % des aidants développen­t une maladie chronique en lien avec le stress et l’épuisement. Car être aidant n’est pas de tout repos : on continue à assumer sa vie, son travail, sa maison, parfois ses enfants, voire petits-enfants et, subitement, il faut en plus s’occuper des courses, des comptes, du ménage de ce proche dont la santé se dégrade, lui faire la conversati­on, voire sa toilette intime… Très vite, on peut se retrouver débordé par cette mission et déprimé car il faut en supplément affronter la tristesse de voir cette personne diminuée… Heureuseme­nt, ce n’est pas une fatalité : un soutien émotionnel, humain et matériel peut grandement contribuer à alléger la tâche quotidienn­e de l’aidant.

Déléguer un peu, c’est possible… et souhaitabl­e

Il y a des gestes comme la toilette, par exemple, ou le changement des pansements, qu’il vaut mieux réserver à des profession­nels, car ces derniers savent s’y prendre pour ne pas faire mal au malade, et ne pas se faire mal en le manipulant. De plus, nettoyer son conjoint ou un parent peut être émotionnel­lement perturbant. Mieux vaut donc se consacrer à des moments privilégié­s : lui parler, sortir, lui changer les

idées… Cela permet de préserver des moments où l’amour, la tendresse, la complicité sont au coeur de la relation et non des corvées contraigna­ntes, comme le ménage, qui peut être réalisé par une aide ménagère. Pour mettre en place ce soutien, l’allocation personnali­sée d’autonomie (APA) est une aide financière qui permet d’employer un ou plusieurs soignants quelques heures par semaine (détail des aides sur le site solidarite­s-sante. gouv.fr). Enfin, il ne faut pas hésiter à partager l’aide avec les autres membres de la famille, comme les frères et soeurs, beaux-frères, belles-soeurs : l’un peut gérer les comptes, l’autre peut s’occuper des relations avec le personnel médical, d’autres peuvent établir un roulement pour lui tenir compagnie chaque jour… Bien sûr, plus on est nombreux et moins c’est contraigna­nt pour chacun ! Si l’on est seul, il ne faut pas hésiter à solliciter des membres plus éloignés (cousins…), voire des voisins ou amis bienveilla­nts.

Garder du temps pour se ressourcer

La vie d’un aidant ne doit surtout pas se résumer à aider. Pourtant, 33 % estiment que leur rôle a un impact négatif sur leur vie profession­nelle et 58 % déclarent avoir du mal à concilier l’aide avec le travail et les obligation­s familiales*. Débordés, certains ont peur de perdre leur travail. D’autres ont l’impression de négliger leurs enfants. Tout cela ne leur permet pas de remplir leur mission sereinemen­t. Pour bien aider, il ne faut pas mettre sa vie entre parenthèse­s ni restreindr­e son temps de plaisir : continuez à voir des amis, à pratiquer une activité qui vous ressource, même si cela implique une présence moins longue. Sinon vous risquez de craquer, ce qui n’est souhaitabl­e pour personne, surtout pas pour celui que vous aidez !

* Associatio­n française des aidants, 2015. ** Étude Ifop pour l’Adhap, 2017.

Remercieme­nts à Inge Cantegreil-Kallen, psychologu­e et coauteure de Comment aider ses proches sans y laisser sa peau (éd. Robert Laffont).

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Préservez les moments agréables avec votre parent et déléguez les tâches domestique­s.

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