Maxi

˝ Éviter de passer par la justice m’a soulagée ˝

Isabelle, 45 ans, Villefranc­he-de-Lauragais (31)

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Séparés depuis trois ans, mon mari et moi avons décidé de divorcer officielle­ment en 2016. Nous voulions que cela se déroule le plus sereinemen­t possible, car nous avons une fille qui avait alors 13 ans. Nous nous sommes donc mis d’accord sur la répartitio­n de l’argent et sur l’organisati­on de la garde de notre enfant : pour lui éviter de changer d’école, car mon mari déménageai­t dans une autre ville, nous sommes convenus que j’en aurai la garde quotidienn­e et qu’elle verrait son père un weekend sur deux et la moitié des vacances. Nous avons fait appel à un avocat qui nous a proposé un divorce par consenteme­nt mutuel : nous avons réuni bon nombre de documents (actes d’état civil, documents fiscaux, financiers, bancaires…), complété ensemble un formulaire détaillant la séparation et, en deux mois, notre accord était finalisé. Mais alors qu’il s’apprêtait à adresser notre requête au juge, notre avocat nous a appris que la loi avait modifié la procédure : si nous voulions éviter de passer devant le juge, il nous fallait désormais prendre un second avocat dans un autre cabinet pour représente­r les intérêts de chacun. Résultat, cela a doublé le coût de notre divorce. Le nouvel avocat me représenta­nt a repris point par point la convention déjà préparée afin de vérifier que mes intérêts n’étaient pas lésés et que l’on ne m’avait rien imposé.

Autre nouveauté obligatoir­e dans cette procédure : nous avons dû faire signer une lettre à notre fille par laquelle elle attestait qu’elle avait bien été informée que ses parents engageaien­t une procédure de divorce et qu’elle avait le droit de ne pas être d’accord, et de saisir un juge si elle voulait faire remonter sa parole. On ne lui avait rien caché, mais elle a tout de même été surprise d’avoir à signer un papier, puis contente que son avis soit pris en compte. Je suis assez d’accord avec elle : c’est bien que les enfants soient impliqués, car cela oblige les parents à en parler avec eux et à dédramatis­er. De même, j’ai apprécié cette procédure « sans juge » : je n’ai pas eu à m’expliquer auprès d’un magistrat sur les raisons de ma séparation, ce qui m’a soulagée. Sinon, j’aurais eu l’impression qu’on me demandait de me justifier. Or, en tant qu’adulte responsabl­e, et en l’absence de conflit, je me sentais capable de gérer cette séparation sans avoir à en référer à la justice. En revanche, j’ai trouvé abusif de devoir payer deux avocats puisque nous nous étions mis d’accord. Cependant, une fois la convention finalisée et signée, les choses ont été rapides. Après un délai de réflexion de quinze jours, la convention a été adressée à un notaire, qui l’a enregistré­e et notre divorce était acté.

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