« J’ai vécu en résidence alternée de 8 à 18 ans »

Anna, 28 ans. D’emblée, mes parents ont choisi la garde alternée

lors de leur divorce : j’avais 8 ans, ma petite soeur, 4 ans, et nous déménagions tous les mercredis. J’ai ainsi vécu dans deux maisons de 8 à 18 ans. À l’époque, ce n’était pas courant et nous avons eu un peu de mal à trouver nos marques : au début, on oubliait toujours un cahier, un doudou, des affaires chez l’un ou chez l’autre. Déménager toutes les semaines était ainsi source de stress, mais pour limiter les problèmes, mes parents prévoyaient tout en double : livres, trousses, affaires de sport… Cela s’est simplifié quand on est devenues plus autonomes pour aller et venir d’un appartement à l’autre, et surtout quand mes parents ont modifié l’alternance du vendredi au vendredi : on avait au moins le week-end pour arriver et se poser un peu. Malgré le déchirement de leur séparation, je ne me suis pas sentie délaissée par l’un ou par l’autre grâce à ce choix de vie. Avec le recul, je les remercie d’avoir pris sur eux pour que ça se passe du mieux possible, surtout ma mère, qui a fait preuve d’une grande souplesse et n’a jamais remis en cause la garde alternée quand elle constatait que, chez mon père, on mangeait n’importe comment ou on ne faisait pas très bien nos devoirs, par exemple. Je suis heureuse d’avoir eu cet équilibre parental : cela m’a aidée à trouver une certaine stabilité.