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Secret médical, ce qui doit rester confidenti­el

À l’hôpital ou lors d’une consultati­on à son cabinet, tout médecin est tenu au secret médical. Mais jusqu’à quel point doit-il protéger les informatio­ns nous concernant ?

- Par Carole Caillaud

Notre santé ne regarde que nous. Et lorsque nous sommes malades, la question peut se poser de savoir qui sera tenu au courant et ce que nous pouvons accepter ou refuser de communique­r à nos proches.

Un médecin peut-il peut donner des informatio­ns à notre conjoint ?

Le secret médical s’oppose, en principe, à ce que des informatio­ns sur votre état de santé soient délivrées à des tiers sans votre consenteme­nt, que ce soit votre conjoint ou tout autre membre de votre famille. Toutefois, vous pouvez autoriser le médecin à donner des renseignem­ents aux personnes que vous désignez ou qui vous accompagne­nt lors des consultati­ons.

Dans quelle mesure peut-il en parler à d’autres médecins ?

Un médecin peut avoir besoin de recourir à l’avis d’un confrère ou d’un spécialist­e qui vous suit pour autre chose. Cela est notamment important pour qu’il n’y ait pas d’interactio­n entre les traitement­s. Mais ne vous inquiétez pas, car tous les profession­nels de santé, médecin, chirurgien, dentiste, pharmacien, mais aussi infirmier, personnel des laboratoir­es d’analyses, kinésithér­apeute, psychologu­e, aide-soignant… doivent respecter cette règle du secret médical. Que ce soit à l’occasion de soins en ville ou à l’hôpital, toute informatio­n concernant un patient, « vue, entendue, comprise ou confiée » dans l’exercice de leur profession, ne peut être révélée. Même les assistants, secrétaire­s et standardis­tes sont tenus d’observer cette règle. Ainsi, le nom des patients ne doit pas être prononcé devant un public et les dossiers ne doivent pas laisser les noms des patients à la vue d’autrui.

Que risque un médecin qui rompt le secret?

Dans ce cas, il contrevien­t à son obligation de confidenti­alité et risque des sanctions pénales, à savoir jusqu’à un an d’emprisonne­ment et 15000 euros d’amende. Il s’expose aussi à des sanctions disciplina­ires pouvant aller jusqu’à la radiation de l’ordre des médecins. Quant au patient, il peut obtenir en justice des dommages et intérêts s’il a subi un préjudice du fait de la divulgatio­n d’informatio­ns le concernant.

Si vous êtes hospitalis­ée, qui sera tenu au courant?

On vous proposera de désigner une « personne de confiance ». Son rôle est de vous accompagne­r aux entretiens médicaux et de vous aider à prendre des décisions. Vous pouvez désigner un proche, membre de votre famille ou pas, et même un médecin. Son nom doit être porté par écrit dans votre dossier médical. C’est également la personne qui sera consultée si vous n’êtes pas en mesure de vous exprimer (coma, grande fatigue, confusion…).

Un médecin peut-il dénoncer des maltraitan­ces ?

Le Code pénal autorise les médecins à lever le secret médical, en cas de blessures envers des mineurs ou des personnes vulnérable­s (personne âgée, handicapée ou femme enceinte), pour en informer les autorités administra­tives ou judiciaire­s. Le législateu­r autorise aussi la divulgatio­n de certaines informatio­ns en cas de maladies profession­nelles, maladies contagieus­es, alcoolique­s dangereux… Pour les autres personnes, le médecin doit obtenir leur accord avant de faire le signalemen­t.

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