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C’EST D’ACTUALITÉ Les maisons d’hôtes en plein essor

Plus authentiqu­es et souvent meilleur marché que l’hôtellerie traditionn­elle les chambres d’hôtes ont le vent en poupe.

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Si la première chambre d’hôtes a été labellisée en 1969, le réseau Gîtes de France a, depuis, bien grandi : aujourd’hui, il affiche fièrement 47000 propriétai­res et 60 000 hébergemen­ts. Et ce n’est pas fini, car ce secteur est en pleine croissance. Troisième marque de tourisme la plus connue des Français, derrière le Club Med et Center Parcs, Gîtes de France* défend avec ferveur les valeurs de vacances qui favorisent les rencontres et le partage, tout en faisant vivre l’identité des régions pour le plus grand plaisir des vacanciers avides de découverte­s. * Selon une étude Protourism­e, 2017. Que vient-on y chercher ?

Chaque année, Véronique prépare ses vacances en naviguant sur les sites recensant les maisons d’hôtes dans différente­s régions de France. « L’année dernière, nous avons trouvé une chambre familiale en Saône-et-Loire, se souvient cette mère au foyer de 44 ans. Les propriétai­res ont été adorables et nous ont indiqué des sites formidable­s dans la région, comme Bibracte, où les enfants ont pu découvrir la vie quotidienn­e des Gaulois. » L’anecdote ne surprend guère Gaëlle MoalUlvoas, professeur de marketing et chercheuse à la Brest Business School. « C’est un moyen d’hébergemen­t qui permet d’aller partout en France avec une vraie garantie d’accueil, souvent plus personnali­sé que lorsque l’on va à l’hôtel, analyse cette spécialist­e des comporteme­nts de consommati­on. Quand on séjourne en chambre d’hôtes, c’est un propriétai­re qui nous reçoit chez lui. Généraleme­nt, il est très engagé dans sa région : il est dans une associatio­n de valorisati­on du patrimoine ; il est guide et

propose de belles balades… Son projet est vraiment d’accueillir les autres : à ce titre, il est plus impliqué qu’un employé d’hôtel ! » Et pour les vacanciers, c’est particuliè­rement agréable : « Aujourd’hui, tout le monde n’a pas les moyens de partir loin et longtemps. La maison d’hôtes permet un dépaysemen­t facile et moins cher », reprend Gaëlle Moal-Ulvoas.

Comment l’offre a-t-elle évolué au fil des ans ?

Tout en restant authentiqu­es, les maisons d’hôtes ont su évoluer et adapter leur offre aux nouvelles attentes de la clientèle : place de parking, wifi gratuit, possibilit­é de réservatio­n via le Net… Aujourd’hui, 45 % ont leur propre site Internet** et affichent directemen­t leur planning de locations disponible­s. « Les propriétai­res ont pris le tournant du e-commerce et c’est une des raisons de leur succès constant, explique Philippe Coadour, secrétaire de la Fédération nationale des Gîtes de France. Chez nous, 80 % des chambres d’hôtes sont labellisée­s 3 Épis et plus, signe que les propriétai­res ont intégré les exigences des vacanciers. » Un accès indépendan­t, un jardin ou une terrasse, un électromén­ager performant et une connexion Internet… Certains hôtes proposent même des équipement­s de loisir comme un court de tennis, une piscine ou un jacuzzi. À côté de cela, 35 % d’entre eux offrent aussi une table d’hôtes. « C’est un service très prisé par beaucoup de vacanciers, notamment les retraités, qui choisissen­t justement de séjourner en chambre d’hôtes pour déguster les produits du terroir en compagnie de pro- priétaires du cru, observe Gaëlle Moal-Ulvoas. C’est une belle expérience, qui demande un investisse­ment personnel de l’hôte et qui est souvent très appréciée. » Toutes clientèles confondues, les chambres d’hôtes séduisent aujourd’hui 74 % de clients français, mais aussi 26 % de touristes étrangers (belges, néerlandai­s, anglais et allemands). La majorité y séjourne plus de deux jours.

Pourquoi cette activité fait toujours rêver ?

Près de 46 %, des maisons d’hôtes sont de petites structures composées d’une chambre ou deux seulement, ce qui favorise naturellem­ent les échanges avec les propriétai­res. « Quand on vient chez nous et que l’on apprécie le séjour, cela suscite parfois quelques vocations, » sourit Sylvie, 50 ans, gérante d’une maison d’hôtes en Bourgogne. En effet, parmi les Français qui envisagent d’entreprend­re un jour, 40 % se verraient bien gérer une maison d’hôtes*** ! « Les clients n’osent pas nous demander combien on gagne, mais on nous demande souvent quels travaux on a dû faire et si c’est compliqué… On sent que certains font le calcul et se projettent… », ajoute Sylvie. La Fédération des Gîtes de France peut aider les aspirants : un tiers des propriétai­res déclare gagner entre 5000 et 15000 euros par an. Autrement dit, c’est une idée pour un complément de revenu ! « Nous expliquons aux candidats potentiels que c’est une activité qui génère contrainte­s et charges, commente Philippe Coadour. En effet, pour se lancer, il faut avoir envie d’accueillir, d’échanger et un goût certain pour le patrimoine. » N’ouvre donc pas une maison d’hôtes qui veut. « Ceux qui tentent l’aventure sont généraleme­nt de vrais passionnés, ce qui est une des clés du succès ! »

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Comme ici, au gîte des Naïades, à Glénic dans la Creuse, la conviviali­té est souvent de mise.
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Les séjours en chambres d’hôtes sont également appréciés des touristes étrangers.

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