Maxi

“Je vous présente Garance !”

Un bébé-miracle grâce à un don d’ovocytes à l’étranger

- Ludivine

J’aimerais faire bouger les choses sur le don d’ovocytes en France

Pour être enceinte, Ludivine avait tout tenté, en vain. Elle a finalement eu recours à un don d’ovocytes à l’étranger. Avec, au bout du chemin, une petite merveille…

Comme toutes les mamans, je m’en souviens évidemment à la minute près : j’ai accouché le 27 octobre 2017 à 15 h 34 d’un petit miracle qui pesait 2,515 kg pour 48 cm. On m’avait vendu l’événement comme le plus beau jour de ma vie. Pour moi, cela a été plutôt le lendemain quand, remise de mon accoucheme­nt, je me suis retrouvée seule, en tête-à-tête avec elle. Les yeux humides, je lui ai dit combien j’étais heureuse de la voir. Elle était là, enfin. Nous avons choisi de l’appeler Garance après d’âpres négociatio­ns avec Cyril, le papa. Nous voulions un prénom un peu ancien et l’idée a fait son chemin. Dès que j’ai su que c’était une fille, j’ai commencé à lui parler et à l’appeler ainsi avant de la connaître. Immédiatem­ent, cela m’a paru naturel. En plus, c’est un prénom qui rappelle l’un des plus beaux personnage­s du cinéma français, interprété par Arletty dans Les Enfants du Paradis. Elle a une jolie réplique dans le film. À un moment, elle dit que le monde est « tout petit pour ceux qui s’aiment d’un aussi grand amour ». Quelque part, cela fait écho à mon histoire…

Comme je l’avais raconté dans les colonnes de Maxi, j’ai dû aller à l’étranger

pour porter un enfant. À 32 ans, j’ai voulu fonder une famille avec Cyril. Mais rien ne s’est passé comme prévu après que j’ai arrêté la pilule. Ma gynécologu­e m’a très vite orientée vers un centre de procréatio­n médicaleme­nt assistée, en vain. Apparemmen­t, je souffrais d’une forme de ménopause précoce. Mon médecin m’a expliqué que la seule façon d’envisager une grossesse restait le don d’ovocytes. Le don serait anonyme et c’est moi qui porterais cet enfant. C’est tout à fait légal en France mais, faute de donneuses, j’ai dû, comme beaucoup d’autres, me rendre à l’étranger. En dehors de nos frontières, les donneuses sont généraleme­nt défrayées pour leur geste, ce qui augmente le nombre de volontaire­s. On m’a recommandé une clinique en République tchèque, où tout s’est très bien passé. Une donneuse anonyme m’a transmis onze ovocytes, à moi qui étais incapable d’en produire un seul ! Ils ont été fécondés avec le sperme de Cyril et ont donné deux embryons. Le premier implanté dans mon ventre a été le bon. Ce petit haricot, que j’ai vu, la larme à l’oeil, à la première échographi­e, s’est transformé en jolie petite fille.

Aujourd’hui, je veux témoigner que j’ai vécu, grâce à ce cadeau merveilleu­x, une grossesse comme les autres.

J’ai eu droit aux nausées et aux pieds gonflés ! À la fin, comme beaucoup de femmes, j’avais hâte qu’elle arrive. Et maintenant qu’elle est là, je ne veux pas oublier par où je suis passée. Je pourrais reprendre le cours de ma vie… mais je veux dire à toutes qu’une solution existe et aboutit à des résultats formidable­s. J’aimerais aussi faire bouger les choses sur le don d’ovocytes en France et inciter davantage de femmes à y participer. Je me suis accordé un an pour profiter de ma fille. Ensuite, dès que j’aurai repris le travail, je réfléchira­i à une façon de prolonger mon récit, peut-être au travers d’une associatio­n. Alors que mon mari rêve déjà d’un deuxième enfant, je veux d’abord savourer ce nouveau bonheur. Et partager un peu d’espoir avec d’autres femmes…

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