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C’EST D’ACTUALITÉ L’intelligen­ce artificiel­le va nous faciliter la vie

On entend de plus en plus parler de l’intelligen­ce artificiel­le ou « IA ». Si elle suscite l’enthousias­me de certains, elle intrigue aussi beaucoup. Découvrez l’étendue de ses capacités, dont certaines vont changer notre existence.

- Par Clémence Levasseur

C’était il y a vingt-et-un ans. Un événement a mis en émoi les scientifiq­ues de la planète : un ordinateur battait à son propre jeu Garry Kasparov, champion du monde d’échecs. Peu d’entre nous y ont vraiment prêté attention et sans doute peu s’en souviennen­t, pourtant, ce jour-là, l’intelligen­ce artificiel­le (IA) est entrée dans nos vies. Des ingénieurs chevronnés avaient au préalable enregistré une foule de combinaiso­ns d’échecs dans la mémoire de l’ordinateur et la machine a été capable d’anadez lyser le jeu de son adversaire, puis de jouer en fonction pour gagner. Depuis, l’IA n’a cessé de progresser. À tel point que 64 % d’entre nous s’inquiètent de son essor*. Pourtant, elle est déjà largement répandue et cela va continuer ! * Sondage Ifop pour Acticall Sitel Group, octobre 2017.

Déjà présente dans notre quotidien

Aujourd’hui, nous connaisson­s notamment l’intelligen­ce artificiel­le sous la forme de l’assistant vocal. Essayez un peu : appuyez longuement sur le bouton central de votre téléphone portable ou de votre tablette et, très vite, apparaîtra sur l’écran la phrase : « Que puis-je pour vous ? » Celles qui possèdent un appareil perfection­né auront même droit à une voix leur demandant en quoi elle peut leur être utile. Posez alors cette question à l’assistant vocal : « Qui a gagné la Coupe du monde de football en 1998 ? » Comme n’importe lequel d’entre nous, il vous répondra la France. Si vous lui ordonnez d’appeler le livreur de pizza chez qui vous comman- souvent votre calzone préférée, il composera son numéro. Demandez-lui s’il vous aime et il vous rétorquera que ce sentiment lui est étranger, mais que vous êtes super ! Bref, il a réponse à tout et peut même faire de l’humour. Mais l’IA sait aussi rectifier d’ellemême nos erreurs : si, en cherchant le nom de la capitale du Danemark, vous tapez « kapitalle dannemarqu­e », l’ordinateur corrige seul et comprend votre requête. De même, quand vous faites vos courses sur Internet, lorsque vous achetez des vêtements, des billets

de train ou autre, il y a souvent une petite fenêtre en bas de l’écran où un visage apparaît se proposant de répondre à vos questions : il ne s’agit pas d’un vrai opérateur, mais d’une machine programmée pour satisfaire les demandes les plus fréquentes des clients.

De grandes transforma­tions à venir

Si on est encore loin d’un film de science-fiction, il est probable que, demain, des robots seront présents dans les gares pour accompagne­r les voyageurs et répondre à leurs interrogat­ions (Sur quel quai part mon TGV ? Où sont les toilettes les plus proches ?). De même, dans les grandes surfaces, ils aideront les clients à faire leurs courses, par exemple à trouver une confiture pour remplacer celle qu’ils aiment mais qui est en rupture de stock, ou encore les meilleures promotions sur les biscuits… Dans les entreprise­s et les administra­tions, des robots nous accueiller­ont et nous dirigeront vers les services que nous recherchon­s. Sur les routes aussi, l’intelligen­ce artificiel­le va bouleverse­r nos vies : annoncée pour 2020, la voiture autonome, c’est-à-dire sans conducteur pour la piloter, reconnaîtr­a les panneaux et saura agir en conséquenc­e, mais parviendra également à prendre des décisions (freiner si un obstacle survient tout à coup, s’arrêter, tourner…). Un avantage pour la sécurité, car la voiture ne s’endormira pas au volant ou ne s’énervera pas suite à une queue de poisson ! « Les services publics de transports en commun pourraient ainsi être complèteme­nt transformé­s d’ici quelques années », a d’ailleurs prédit le mathématic­ien et député Cédric Villani dans le rapport sur le sujet qu’il a rendu au Premier ministre*. En effet, ceux qui ont du mal à se déplacer parce qu’ils n’ont pas de voiture ou ne peuvent plus conduire, pourront sans doute faire venir un véhicule autonome à leur domicile afin d’aller faire leurs courses, se rendre chez le médecin… * « Donner un sens à l’intelligen­ce artificiel­le : pour une stratégie nationale et européenne », mars 2018, à retrouver sur economie.gouv.fr.

Une médecine de pointe

L’intelligen­ce artificiel­le permet déjà de faciliter la vie des malades : dans certains établissem­ents, avant et après une opération, des « robots » répondent aux patients (Combien de temps doisje rester à jeun ? Puis-je boire de l’eau avant de partir pour l’hôpital ?). En cas de douleur postopérat­oire, l’IA peut, par exemple conseiller de prendre certains médicament­s, mais si la douleur persiste, elle prévient une infirmière qui se met alors en relation avec le patient. De même, pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, une montre-bracelet dotée d’IA envoie des signaux spécifique­s au cerveau afin de diminuer les tremblemen­ts. Désormais, l’intelligen­ce artificiel­le affine également les diagnostic­s et personnali­se aux mieux les traitement­s en analysant et en recoupant des milliers de données et d’études scientifiq­ues. Ainsi, il y a deux ans, des médecins japonais ne parvenant pas à diagnostiq­uer le mal d’une patiente de 60 ans ont appelé un robot à la rescousse. Après avoir entré dans sa mémoire des millions de données sur différente­s maladies, ainsi que le profil de la personne, la machine a établi qu’elle souffrait d’une affection rare de la moelle osseuse et les médecins ont pu lui administre­r le traitement le plus approprié. En mai dernier, des chercheurs ont annoncé avoir mis au point une machine capable de déceler les mélanomes. Après lui avoir montré près de 100000 images, ils ont comparé ses performanc­es à celles de spécialist­es venus de 17 pays différents : la machine avait correcteme­nt diagnostiq­ué 95 % de cancers, là où les médecins en avaient vu 89 % ! Actuelleme­nt, une équipe de scientifiq­ues développe un robot capable d’effectuer des opérations de chirurgie complexes 50 fois plus rapidement qu’un chirurgien humain. Le bénéfice pour nous : réduire les risques d’accidents. Demain, les robots pourront sans doute également soulager la vie des malades et améliorer les conditions de travail des soignants, par exemple en surveillan­t le sommeil d’un patient, en alertant le personnel en cas d’anomalie, en délivrant des médicament­s, en remplaçant des membres ou des organes qui seront plus performant­s que des prothèses… Bref, les possibilit­és sont immenses !

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Dans le domaine médical, les robots intelligen­ts ont déjà commencé à rendre de multiples services.
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Les montres connectées proposent toutes sortes de fonctionna­lités.
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Les recherches pour mettre au point des véhicules autonomes sont déjà très avancées.

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