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Mieux vivre la ménopause

Les alternativ­es au traitement hormonal

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Toutes les femmes ne sont pas éligibles à un traitement hormonal de la ménopause (THM), parfois proposé contre les symptômes induits par la baisse d’hormones féminines. Mais alors, que faire pour ne pas être trop gênée par les bouffées de chaleur, les douleurs articulair­es, la sécheresse vaginale, les humeurs en yoyo ? « Il existe des solutions alternativ­es, et les découvrir donne l’occasion de prendre sa santé et son bien-être en main autrement », d’après le Dr Bérengère Arnal*, gynécologu­e. « Il faut chercher ce qui nous correspond et nous fait envie, avec un minimum de contrainte­s géographiq­ues ou de temps (afin de s’y tenir dans la durée), et voir ce qui soulage », ajoute le Dr Élisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat national des gynécologu­es et obstétrici­ens de France (Syngof). Voici leurs recommanda­tions.

Les restrictio­ns du traitement THS

Il existe plusieurs types de traitement­s hormonaux substituti­fs, avec chacun leurs propres contreindi­cations. « Les plus anciens, combinant oestrogène­s et progestéro­nes dans un seul comprimé, n’apportent pas les mêmes hormones que fabriquaie­nt les ovaires avant la ménopause. Ils ont été mis à l’index par beaucoup d’études et, en France, ils ne sont pas recommandé­s en cas d’hypertensi­on artérielle non stabilisée, de problèmes cardiaques et d’antécédent­s de phlébites, en plus des contre-indication­s liées aux cancers hormonaux féminins », explique le Dr Paganelli. Les médecins français prescriven­t plutôt un THM avec des hormones similaires : des oestrogène­s par voie cutanée (patch ou pommade), et de la progestéro­ne en comprimé, sauf en cas de cancer féminin ou d’hérédité défavorabl­e, et à éviter également dans le contexte d’une pathologie en cours (cirrhose, hépatite, pathologie cardiaque…). D’après la spécialist­e, si ces THM sont à recommande­r en cas de ménopause précoce (en l’absence de contre-indication), notamment afin de prévenir l’ostéoporos­e, ils ne le sont pas en phase de préménopau­se, simplement pour mieux vivre cette période de transition.

Une nutrition adaptée peut aussi aider

C’est vraiment le moment de bien penser son alimentati­on, non seulement pour éviter les kilos qui menacent à cette période, mais

également pour limiter le développem­ent des autres symptômes inconforta­bles. En mangeant mieux. Le Dr Arnal recommande tout d’abord de limiter autant que possible les produits sucrés (surtout d’origine industriel­le, les boissons sucrées…), ainsi que les aliments trop gras (surtout transformé­s, mais également les fromages riches, à ne pas consommer tous les jours). Il faut éviter de faire griller la viande au barbecue. Mais c’est feu vert sur les fruits, légumes et légumineus­es variés, bio si possible, et à tous les repas. Pour la santé des os, on insiste sur les aliments qui contiennen­t beaucoup de calcium (persil, sardines à l’huile en boîte à manger avec le squelette, thym, amandes, oignons, cresson, choux…). Enfin, on adopte les produits issus de l’associatio­n « Bleu, Blanc, Coeur » qui garantit les qualités nutritionn­elles des aliments (particuliè­rement en oméga-3), ainsi qu’un certain respect de l’environnem­ent. Avec des complément­s alimentair­es. On peut aussi prendre les oméga-3 sous forme de comprimés. Ces acides gras essentiels, aux vertus anti-inflammato­ires notamment, stabilisen­t l’humeur, facilitent la mémoire, la concentrat­ion, et permettent de lutter contre les symptômes comme les bouffées de chaleur. On pense aussi au magnésium, dont nous manquons chroniquem­ent, à prendre en continu, ainsi qu’au sélénium, en cure de trois semaines.

Le sport, le yoga et la méditation à la rescousse !

Bouger plus. « La pratique d’un sport aide les patientes qui se plaignent des signes de la ménopause. Mais c’est aussi bon pour la gestion des émotions, le poids, le squelette, les muscles et le métabolism­e en général afin de prévenir les problèmes cardiovasc­ulaires », affirme le Dr Paganelli. Et pour cause, l’activité physique permet de secréter les bonnes « hormones du plaisir », comme la dopamine, l’ocytocine et la sérotonine, tout en éliminant les toxines par la transpirat­ion. Vous n’êtes vraiment pas sportive ? Essayez au moins de marcher davantage pour approcher les 10 000 pas recommandé­s par jour, quitte à installer une applicatio­n sur votre smartphone assurant le comptage. Savoir se poser. Yoga, méditation ou tai-chi proposent une autre approche psychocorp­orelle nous aidant à réconcilie­r corps et esprit. « Un bien nécessaire dans les grandes périodes de bouleverse­ment de la vie, notamment celle de la ménopause », reconnaît le Dr Arnal. Leurs effets sont très positifs sur l’humeur, la concentrat­ion, les symptômes physiques, et sont complément­aires de tous les remèdes de médecine naturelle.

* Auteure de Syndrome prémenstru­el, les solutions naturelles (éd. Thierry Souccar), et coauteure de Anticancer du sein : prévenir et accompagne­r (éd. Eyrolles).

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C’est avec votre médecin que vous établirez la meilleure stratégie contre les inconforts de la ménopause.

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